Pour sa première visite en Guinée Bissau après l’élection contestée du président Umaru Embalo, Adama Barrow a tenu à appeler les guinéens de tous bords de répondre à l’appel de son homologue. Une sortie qui a fait du baume au cœur du président Umaru Embalo mais, qui n’est pas du tout appréciée par de nombreux Bissau guinéens qui demandent au successeur de Yaya Jammeh d’œuvrer plutôt pour une cohésion sociale et unité nationale en Gambie.
Faisant face à la presse, Adama Barrow a appelé le peuple de Guinée Bissau à se réconcilier et à se rallier derrière Son Excellence Umaro Sissoco Embalo pour développer le pays. Le Président Barrow a fait ces remarques lors d’une cérémonie de bienvenue organisée en son honneur à l’aéroport de Bissau lors de sa première visite officielle dans le pays.
Il a rappelé aux Bissau-Guinéens que leurs pères fondateurs, comme Amilcar Cabral, se sont battus pour l’indépendance et qu’il était grand temps qu’ils avancent et travaillent ensemble.
S’érigeant en conseiller, le président gambien s’est plu à donner des leçons. « Mon conseil personnel est pour vous de réconcilier et de développer votre pays. Une seule personne peut diriger à la fois et les autres devraient se rallier et soutenir. » a déclaré le président Barrow, ajoutant que le président Embalo est un diplomate et peut faire la différence s’il en a la possibilité.
«Il ne peut y avoir de démocratie sans paix. Travaillez ensemble et éduquez votre personnel. » , a conclu le dirigeant gambien.
Selon le président Barrow, cette visite historique consolidera les liens déjà existants entre les deux pays ainsi que ses relations avec le président de Bissau.
Revenant sur l’histoire politique de la Guinée Bissau, Adama Barrow a rendu hommage aux pères fondateurs de la Guinée Bissau et aux autres héros tombés lors de la guerre d’indépendance , en déposant des gerbes sur leurs tombes dans un camp militaire à Bissau.
Après un tête-à-tête suivi d’un déjeuner avec son hôte, le président Embalo, à la présidence de la république, les deux chefs d’état ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle le président Barrow a lancé un appel aux États membres de la CEDEAO pour qu’ils améliorent la communication afin d’assurer une intégration harmonieuse dans la région. «Nous ne pouvons pas avoir une intégration sans communication», a-t-il souligné.
Le Président gambien a en outre exhorté les Bissau-Guinéens à mettre de côté leurs différences tribales et politiques et à travailler ensemble pour une Guinée prospère. Il a appelé le président Embalo, en tant que dirigeant, à être tolérant et à accepter tout son peuple comme un seul, affirmant qu’après la présidence, c’est son héritage dont on se souviendra comme les gens se souviennent encore de dirigeants comme Amilcar Cabral.
Pour le PAIGC, le président Adama Barrow devrait plutôt s’occuper à apprendre à ses ministres d’éviter le tribalisme. N’est-ce pas Hamat Bah son ministre du tourisme qui a traité les autres ethnies de rat
Un discours qui mis du baume au cœur de Umaru Embalo mais qui n’est pas resté sans réponse du côté du PAIGC. Pour Sana Seidi, « c’est carrément l’hôpital qui se moque de la charité. Il faut vraiment s’appeler Adama Barrow, un président imposé par la CEDEAO, apologiste du tribalisme et de l’ethnicisme pour venir nous donner des leçons de cohésion nationale ».
« Avant l’élection de Umaru Embalo, tous les guinéens étaient d’égale dignité et c’est avec lui qu’on voit une différence entre nous. Si le président gambien veut vraiment donner des leçons, il faut qu’il commence par virer son ministre Hamat Bah qui a traité publiquement les autres ethnies de « rats ».
Cheikh Saadbou Diarra