Le sigle de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, « Lux mea Lex », (la lumière est ma Loi, en latin), hissé au fronton de l’Institution, en face de l’océan Atlantique, aurait pu représenter la flamme qui illuminerait nos esprits et nos débats. En effet, la devise du campus pédagogique sonne comme un hymne à la production intellectuelle et à la diffusion du savoir et des connaissances, mais aussi, comme un gage de réussite et de progrès pour « l’homo senegalensis » À cela, s’ajoutent les privilèges de la géographie qui placent notre pays à une position considérée comme la porte d’entrée de l’Afrique, toutes choses qui traduisent notre ouverture aux différents spécimens du monde.
Les techniciens de laboratoire, en physique et en chimie, annonceraient que le Sénégal est dans les « CNTP », à savoir, les conditions normales de température et de pression. Nous sommes dotés de toutes les facultés pour distinguer, avec exactitude et certitude, ce qui est bien de ce qui est mal. Bref, nous avons tout obtenu d’ALLAH, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Sous ce rapport, rien, en principe, ne devrait nous impressionner ou nous échapper d’autant plus que les innombrables moyens d’information, d’analyse et de vérification sont à portée de main.
Voici donc un pays qui, indubitablement, a les compétences requises pour avancer et se développer mais, hélas, qui se voit aliéné par une frange de la population dont les préoccupations se résument au « loto politique », ni plus ni moins. Eh oui, le Sénégal est devenu une vaste aire de jeux politiques ! On s’amuse à longueur de journée et, d’ailleurs, il ne serait pas trop de craindre un basculement dans l’addiction tant le rythme est effréné.
Du matin au soir, on joue à raconter des histoires cousues de fil blanc. Sans temps mort, on joue à colporter des rumeurs ou à créer des « stories » dans l’unique but de désinformer ou de manipuler l’opinion publique, en s’appuyant sur les réseaux sociaux, lesquels sont aveuglément repris par certains professionnels de l’information et de la communication. Incroyable ! Un moins que rien, distillé par un quidam, suffit pour embraser la toile et allumer des débats futiles et puérils. Entendons-nous bien, les jeux font partie de notre vie et même du mode de gouvernance. Toutefois, les populations ne sauraient se contenter d’accessoires ou de détails et se passer de l’essentiel qui regroupe les grands enjeux sociétaux comme la satisfaction des besoins vitaux, la problématique de l’emploi des jeunes, la réforme de la Justice et l’essor du Sénégal, en général. Dès lors, c’est à un jeu de réflexion autour des défis de l’heure et de propositions concrètes pour faire bouger les lignes que nous appelons de tous nos vœux et non à la culture du « Je » qui semble dominer l’arène politique sénégalaise. Disons-le, sans ambages, l’égocentrisme est en passe de devenir la règle et on ne se gêne pas de verser dans le nihilisme, autrement dit, rien n’est bon, tout est mauvais. On rejette systématiquement tout acte posé par le Gouvernement, simplement, parce qu’on n’est pas l’élu des cœurs et du peuple.
Non, il faut des gagnants et des perdants dans chaque compétition. Ce n’est pas parce qu’on est battu qu’on devrait renverser la table ou tenter de changer les règles du jeu démocratique en voulant jouer à la victime ou en importunant les paisibles concitoyens par des affirmations gratuites. Il reste impensable que tous les prétendants au titre suprême trouvent une place au sommet de l’État que nous assimilerions à l’Olympie, site historique de la vallée du Péloponnèse en Grèce, où se tenaient les premiers Jeux olympiques antiques en l’honneur de Zeus (Jupiter chez les Romains), en 776 avant J-C. Pour mémoire, en 1896 a lieu la célébration des premiers Jeux de l’ère moderne, à Athènes, au terme d’un Projet de rénovation lancé en 1894 par Pierre de COUBERTIN. Au moment où la France s’apprête à accueillir le monde, dans toute sa diversité, le Sénégal, qui sera représenté par le Président de la République, Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE et par onze athlètes pour défendre nos couleurs, peut bien s’approprier la devise des Jeux olympiques, qui est composée désormais de quatre mots latins « Citius, Altius, Fortius – Communiter », c’est-à-dire, « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble ». Le fait de rajouter le mot « ensemble » nous interpelle tous. C’est comme pour nous inviter à former une union sacrée autour des Autorités, à nous donner la main et à maintenir haut la flamme pour éclairer nos jeux politiques. Cela devrait constituer un sacerdoce, une super priorité voire une urgence signalée car, comme on le dit souvent : Attendre, c’est céder sa place aux autres.