La ‘’démission’’ du gouvernement devant la pandémie de coronavirus, dénoncée par le khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, a été largement commentée par les quotidiens reçus lundi à l’APS.
‘’Fidèle à sa réputation d’homme au franc-parler, Serigne Babacar Sy Mansour n’a pas procédé par détours pour asséner ses vérités sur la gestion de la pandémie de Covid-19 par l’Etat du Sénégal. En présence de milliers de fidèles venus à Tivaouane, samedi 27 juin 2020, lors des [funérailles] de son porte-parole, Pape Malick Sy, le khalife général des tidianes a signifié au ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, que (…) l’autorité a démissionné’’ devant l’épidémie de coronavirus, rapporte Sud Quotidien.
‘’Ce qu’on a noté avec le dé-confinement n’est qu’une démission ; alors qu’un responsable ne démissionne pas…’’ a dit le guide religieux au ministre de la Santé, selon Sud Quotidien.
Selon L’As, Serigne Babacar Sy Mansour a réagi de la sorte parce qu’il ‘’ne comprend pas la façon dont le gouvernement gère la pandémie de Covid-19’’, et il ‘’s’interroge sur la pertinence de l’assouplissement des mesures de [prévention de la maladie] au moment où [cette dernière] se propage à un rythme exponentiel’’.
‘’L’heure est grave. Il est temps de parler plus sérieusement aux Sénégalais qui, apparemment, ne mesurent pas la dangerosité de cette maladie. Il faut que vous leur disiez les choses telles qu’elles sont’’, a conseillé le khalife général des tidianes au ministre de la Santé. Des propos rapportés encore par L’As.
Selon EnQuête, le guide religieux estime que ‘’l’heure est grave’’ en raison de l’évolution de la pandémie de Covid-19, qui a fait 105 morts et infecté quelque 6.500 personnes au Sénégal.
‘’Le khalife général des tidianes n’est pas content de la gestion du Covid-19. Il a enjoint le ministre de la Santé d’organiser une large concertation pour la prise en charge de la maladie’’, ajoute le même journal.
Selon Tribune, Serigne Babacar Sy Mansour ‘’ne comprend pas le relâchement de l’Etat’’ consécutif ‘’aux mesures qui avaient été prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire’’. ‘’Vous avez pris des mesures pour vous adapter au niveau de [progression] de la maladie. Celle-ci ayant évolué, vous les abandonnez. C’est tout de même incompréhensible. Une personne responsable ne doit jamais fuir ses responsabilités’’, rapporte Tribune, citant le khalife général des tidianes.
‘’Il faut une concertation sur la gestion du Covid-19 au Sénégal, vu le nombre de morts qui ne cesse d’inquiéter. L’heure est grave et il est temps d’en parler plus sérieusement aux Sénégalais…’’ a-t-il recommandé à Abdoulaye Diouf Sarr, selon Tribune.
L’As annonce par ailleurs que ‘’sauf changement de dernière minute, les bulldozers vont raser le marché Sandaga à partir de vendredi prochain’’. Selon le journal, il s’agit d’un projet de ‘’réhabilitation’’ de cet important marché de Dakar, contre lequel ‘’s’insurgent’’ des commerçants, qui ‘’dénoncent [un] coup de force de l’Etat’’.
‘’Il y aura de l’électricité dans l’air, vendredi prochain, à Dakar-Plateau. Les nombreuses cantines qui jouxtent le mythique marché Sandaga (…) devraient être rasées. Les occupants ont été sommés de déguerpir au plus tard vendredi. Le cas échéant, le lendemain, il ne restera plus que les ruines de cette bâtisse construite en 1933’’, ajoute L’As.
EnQuête est préoccupé par ‘’la montée de l’intolérance’’ religieuse au Sénégal, un pays connu pourtant ‘’par son hospitalité légendaire et la cohabitation harmonieuse des obédiences religieuses’’. ‘’Cette exception est gravement menacée (…) par l’enracinement de nouvelles mœurs qui sapent cette unité. Les causes en sont multiples et les motivations insidieuses’’, constate le journal.
La preuve de cette intolérance religieuse : ‘’On a assisté au refus de l’inhumation d’un salafiste (…) dans le cimetière du village de Keur Niang, à Touba. Parmi les raisons invoquées (…), la non-appartenance du défunt à la communauté mouride, même s’il est musulman.’’
L’intolérance religieuse est ‘’une véritable menace pour l’équilibre social et l’harmonisation des croyances. Nous avons, ici, une nouvelle tendance d’un islam de culte, sans culture’’, analyse un socioanthropologue interrogé par EnQuête.
Le spécialiste des religions parle de ‘’l’urgence d’éduquer les disciples à davantage de tolérance et d’ouverture’’, et de les ‘’sortir des clôtures dogmatiques qui contreviennent à la possibilité de vivre ensemble et de bâtir une identité religieuse fidèle aux traditions fédératrices de l’islam dans notre pays’’.
WalfQuotidien annonce un ‘’réaménagement’’ du gouvernement. Cette modification de la composition du gouvernement, qui est l’objet d’une rumeur, selon le journal, pousse déjà certains ministres vers les ‘’abris maraboutiques’’.
‘’Cette rumeur persistante (…) annonce l’entrée au gouvernement de certains caciques de l’opposition docile et membres de la société civile…’’ lit-on dans WalfQuotidien.
Source A affirme que ‘’le torchon brûle entre l’ambassadrice du Sénégal en Afrique du Sud, Mme Safiatou Ndiaye, et les émigrés sénégalais établis au pays de l’Arc-en-ciel’’.
Selon le journal, l’Association des Sénégalais d’Afrique du Sud considère comme une ‘’nébuleuse la gestion des 50 millions francs CFA’’ destinés à ses membres confrontés aux difficultés économiques engendrées par la pandémie de Covid-19.
La personne ‘’accusée’’ de la gestion ‘’nébuleuse’’ de cet argent, Safiatou Ndiaye, s’en défend : ‘’Chaque personne inscrite a reçu son argent, soit un montant de 50.000 francs CFA. Le fonds a été distribué à travers les systèmes de transfert d’argent.’’ ‘’Celui qui est derrière ça, je le connais, le président [de la République] le connaît. Il est à la tête d’un lobby, il voulait une autre gestion, ce que je n’ai pas accepté’’, a soutenu l’ambassadrice du Sénégal en Afrique du Sud.
Tribune met en garde contre les ‘’conséquences écologiques’’, les maladies respiratoires et cardiovasculaires que pourrait engendrer au Sénégal le navire turc ‘’Aysegul Sultan’’.
Présente ‘’actuellement au môle 4 du port de Dakar’’, cette ‘’centrale flottante engendre chaque jour des conséquences écologiques dramatiques pour les populations de Hann-Bel Air’’.
‘’Le bateau pollue gravement à cause de l’utilisation de fuel lourd, alors que la Senelec (la Société nationale d’électricité du Sénégal) s’était engagée à le remplacer par du gaz naturel liquéfié, six mois après son installation. Aujourd’hui, le délai est dépassé et la centrale continue de polluer’’, écrit Tribune.
ATLANTICACTU/APS/ESF/ASG