lundi, 16 septembre 2024 18:57

Révolte ou tentative d’évasion à la prison de Makala, 129 prisonniers morts

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RD Congo
Atlanticactu/ Kinshasa/ Lolita Batamio
La célèbre prison congolaise de Makala refait parler d’elle. Suite à une tentative massive d’évasion ou révolte des prisonniers, le gouvernement a revu à la hausse le bilan macabre de dimanche soir (02.09). Officiellement, au moins 129 personnes ont été tuées, dans la nuit de dimanche à lundi, dans des conditions mal éclaircies.
72 heures après la sévère répression de la tentative d’évasion, l’on en sait un peu plus sur sur ce qui s’est réellement passé. Ce sont d’abord les riverains de la prison de Makala qui ont témoigné de ce qu’ils ont vu, et notamment des militaires lourdement armés déployés autour du centre pénitentiaire, renseigne un riverain.
Mariane Bwala, qui n’a pas dormi cette nuit-là, raconte la violence des scènes autour de la prison. Elle explique avoir « vu des véhicules lourdement armés surgir de partout, des véhicules de l’armée qui ont commencé à faire des barricades le long de la route et d’autres qui faisaient des va-et-vient. Cette nuit-là, nous étions dans l’inquiétude et ce qui nous a encore plus effrayé, ce sont les crépitements de balles qui n’ont d’ailleurs pas cessé jusque maintenant. Nous sommes dans l’insécurité, nous qui sommes aux environs de la prison de Makala ».
Tentative d’évasion ou révolte contre les conditions de détention ?
Des tirs sont en effet toujours entendus à la prison de Makala, où la sécurité est renforcée. Les policiers et militaires essaieraient de contenir des détenus, toujours révoltés dans l’enceinte de Makala.
Selon plusieurs sources, la tentative d’évasion a débuté au pavillon 4 de la prison, où des détenus, en colère contre leurs conditions de détention, auraient organisé une émeute. Le massacre qui a suivi laisse ouverte une question : s’agissait-il d’une tentative d’évasion, comme l’affirme le gouvernement congolais, ou d’une révolte qui a été écrasée dans le sang ?
Roger Manzekele, porte-parole du mouvement des Indignés, exige une enquête indépendante sur ce drame.
Il demande si « les gens étaient étouffés et ont cherché à se sauver par tous les moyens ? Est-ce que c’était un moyen de viser certains détenus politiques à l’intérieur parce qu’on a vu un grand trou dans un des murs de la prison. Il pleuvait le soir des événements, mais on n’a pas vu de traces de gouttes d’eau (sur la terre à côté du trou, ndlr). Tout porte à croire qu’il s’agit d’un scénario mal monté. Alors, pour lever l’équivoque, c’est au gouvernement congolais de donner la bonne information et que des enquêtes indépendantes soient diligentées pour élucider cette affaire ».

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