@Atlanticactu.com – Après les sanctions prises contre le Mali par les chefs d’état de la CEDEAO, le président sénégalais nouvellement installé à la tête de l’Union Africaine, a décidé de voler au secours de la France sommée par le gouvernement malien de quitter sans délai le territoire national. Recevant le président allemand en visite officielle au Sénégal, Macky Sall a demandé à ce dernier de maintenir ses troupes déployés au Mali. Le président sénégalais sera-t-il sans qu’on le sache le nouveau patron de la CEDEAO ?
Très remontés contre les dirigeants de la CEDEAO qui ont décidé de placer le Mali sous embargo, les maliens s’interrogent sur le nouvel activisme du président sénégalais, favorable aux sévères sanctions déjà en place. Macky Sall a-t-il été mandaté par les autorités de la junte pour décider unilatéralement du maintien des troupes allemandes au Mali ?
Actuel Président en exercice de l’Union africaine, Sall s’est exprimé lors d’un point de presse conjoint avec son homologue allemand, Frank- Walter Steinmeier, en visite au Sénégal depuis dimanche. « Nous avons besoin des forces européennes, de la Mission des Nations unies au Mali et de l’Allemagne au Mali. Le Mali ne peut pas être abandonné. Il faudra maintenir votre présence dans le Sahel. L’Afrique en a besoin », a indiqué le Président sénégalais.
« Il faudra envisager, lorsque les conditions vont s’améliorer, un retour en force de toutes ces forces européennes à côté de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, NDLR) et d’autres forces africaines pour pouvoir accompagner le Mali et tout le Sahel dans ce combat sérieux pour l’Afrique », a poursuivi le Président Sall.
Au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par la France avec un échec cuisant, la France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi matin leur retrait militaire du Mali. « En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les états Européens opérant aux côtés de l’opération (française) Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations », soulignent-ils dans une déclaration conjointe.