A l’appel de l’Intersyndicale, les Français sont descendus dans la rue, jeudi, pour une 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, un texte adopté sans vote à l’Assemblée nationale grâce au recours de l’article 49.3 de la Constitution.
Pour cette onzième journée de mobilisation, la Confédération générale du travail (CGT) annonce 370 manifestations à travers la France avec entre 600 mille et 800 mille manifestants.
« De Marseille à Brest, du Havre à Avignon, partout, les cortèges sont massifs. La colère et la détermination ne retombent pas. On ira jusqu’à la victoire ! », a rapporté « Unité CGT » un média militant indépendant d’actualités et d’analyses syndicales.
Quelque 11 500 policiers et gendarmes ont déployés, dont 4 200 à Paris, qui demeure le point focal du mouvement, avec pas moins de 400 mille manifestants mobilisés, selon la CGT (Confédération générale du travail) et dont le cortège a pris départ à 14h aux Invalides en direction de la place d’Italie.
Des incendies ont été allumés et des biens publics et privés ont été dégradés par endroit sur le parcours parisien, nécessitant l’intervention des pompiers et des forces de l’ordre. 8 interpellations ont été annoncées par la police en début d’après-midi.
Les manifestants, pacifiques pour la plupart, ont levé des slogans hostiles à la réforme des retraites, dont le texte est actuellement en cour d’examen par la Cour constitutionnelle, pour une décision attendue le 14 avril courant.
« Retraite à 64 ans, non ! », « Paris mobilisé contre Macron et les patrons », « Retrait de la réforme Macron », pouvait-on lire sur certaines banderoles brandies par les manifestants.
Pour rappel, la très controversée réforme des retraites prévoit notamment l’augmentation de l’âge de la retraite à 64 ans, contre 62 ans actuellement, une durée de cotisation plus longue passant de 42 ans (168 trimestres) actuellement à 43 ans (172 trimestres) pour obtenir une pension à taux plein et la fin des régimes spéciaux dont bénéficient certains secteurs actuellement.
Faute de majorité à l’Assemblée nationale, le Première ministre Elisabeth Borne a engagé sa responsabilité et celle de son gouvernement pour faire adopter le projet sans vote, grâce à l’alinéa 3 de l’article 49 de la Constitution. S’en est suivie une motion de censure, rejetée de justesse, lors d’un vote serré dans l’hémicycle avec 278 voix pour, soit à 9 longueurs seulement de la majorité absolue.
Les syndicats et l’opposition, considérant que c’était un passage en force contre la volonté du peuple, exprimée dans la rue, ont promis de poursuivre leur mobilisation, alors que le gouvernement d’Elisabeth Borne est passé à une nouvelle étape, pour trouver des compromis autour de son agenda législatif et dont les concertations démarrées le 3 avril courant ont été boudées par l’intersyndicale et certains partis politiques.