Le gouvernement congolais a monté le ton d’un cran, dimanche vis à vis du président de la République démocratique du Congo (RDC), Felix Tshisekedi, en réaction à une brève interpellation du vice-premier ministre et ministre de la Justice, Celestin Tunda, auteur d’une correspondance portant avis favorable du gouvernement sur trois projets de loi relatifs à la réforme du système judiciaire.
Les membres du gouvernement congolais ont exprimé leur indignation « pour l’humiliation subie par leur collègue », victime d’une arrestation « brutale et arbitraire », selon une déclaration lue dimanche matin porte-parole par David Jolino Makelele, porte-parole du gouvernement.
Cette arrestation a été faite « en violation des règles élémentaires d’un état de droit… », ont rappelé les membres du gouvernement qui relèvent que cette interpellation « ne repose pas sur des faits infractionnels, ne remplit pas les conditions de la flagrance et viole les délibérations du conseil des ministres ».
Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba estime que « cette arrestation grave et sans précédent est de nature à fragiliser la stabilité et le fonctionnement harmonieux des institutions et à provoquer la démission du gouvernement ».
Ilunkamba « demande solennellement » au Président Félix Tshisekedi de veiller au respect de toutes les procédures « légales et réglementaires notamment les immunités dont sont couverts les membres du gouvernement ainsi qu’à leur sécurité».
Il rappelle que selon la loi, les délibérations du conseil des ministres sont secrètes et que : « aucun membre du gouvernement ne peut être poursuivi pour des opinions émises lors des délibérations du conseil des ministres ».
Le premier ministre demande au chef de l’Etat, « de saisir le Conseil supérieur de la magistrature pour l’ouverture d’une action disciplinaire à charge des magistrats qui ont procédé à l’arrestation arbitraire » de Celestin Tunda Ya Kasende.
Il interpelle les services de police et de sécurité « en ce que leurs agissements doivent se baser sur le strict respect de la constitution et des lois de la République ».
Il annonce que « dès que les responsabilités seront établies, les auteurs seront punis ».
Le vice – premier ministre avait été interpellé samedi, en début de soirée, par le parquet général près la cour de cassation, qui avait émis un mandat d’arrêt en procédure de flagrance.
Il a été interrogée pendant environ deux heures par un grand nombre de policiers à Kinshasa.
L’interpellation était intervenue au lendemain de la trente-septième réunion du conseil des ministres au cours de laquelle une correspondance du vice – premier ministre, donnant son accord favorable à l’Assemblée nationale sur trois propositions de loi portant réforme du système judiciaire a été présentée.
Ces propositions consacrent la dépendance totale des procureurs du ministre de la Justice, qui pourra, les sanctionner, révoquer et nommer leurs remplaçants intérimaires.
ATLANTICACTU/AA.