samedi, 23 novembre 2024 05:39

RCA : Le premier procès organisé par la CPS boycotté par les avocats de la défense

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Le premier procès organisé par la Cour pénale spéciale (CPS) en Centrafrique, qui devrait avoir lieu ce mardi 19 avril, a été boycotté par les avocats de la défense, a-t-on appris auprès de la Cour et des médias locaux.
« La première audience de cour pénale spéciale qui devrait s’ouvrir aujourd’hui pour les crimes de Lemouna et Koundjili a été boycottée par les avocats » de la défense, a annoncé la radio locale Ndeke Luka.
Cette information a été confirmée à l’Agence Anadolu par le porte-parole de la Cour spéciale, Jean-Bruno Malaka, qui a également indiqué que l’audience prévue le 19 avril est reportée au 25 avril prochain.
La première audience de la CPS qui devrait s’ouvrir ce 19 avril à Bangui allait traiter les meurtres de Lemouna et Koundjili dans l’Ouham-Pendé, où plus de 40 civils avaient été massacrés en mai 2019 par des rebelles de 3R ( « Retour, Réclamation et Réhabilitation »).
Trois présumés auteurs, membres du mouvement rebelle 3R sont ainsi attendus à la barre. Les trois accusés, Issa Sallet Adoum alias Bozizé, Yaouba Ousmane et Mahamat Tahir sont soupçonnés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Aux chefs d’accusation de Issa Sallet Adoum s’ajoute aussi le viol.
Dénonçant plusieurs fois la lenteur dans le travail de la Cour pénale spéciale, créée en 2015, l’ONG Human Right Watch s’est félicitée de ce premier pas.
« Le premier procès tenu par la Cour pénale spéciale représente un moment historique pour les victimes de la République centrafricaine qui n’ont cessé de réclamer justice pour les crimes odieux commis lors des conflits successifs dans le pays », a déclaré, le 15 avril, dans un communiqué, Esti Tambay, conseillère juridique séniore auprès du programme Justice internationale à Human Rights Watch.
Et d’ajouter : « Ce tribunal novateur – qui conjugue des expériences internationales et nationales pour demander des comptes aux responsables de crimes graves – a la capacité de devenir un modèle de justice important que d’autres pays pourraient adopter. »
Il aura aussi fallu de longues années à la CPS pour rassembler ses magistrats. Le 2 février dernier, les deux derniers juges de la chambre d’appel, le Français Olivier Beauvallet et l’Allemand Volker Nerlich, ont prêté serment à Bangui.
La CPS est, par ailleurs, souvent décriée pour son opacité. En décembre 2021, l’ONG Amnesty International a dénoncé ce « manque de transparence » de la Cour et affirmé qu’il était « très difficile, voire impossible, de trouver des informations sur l’état d’avancement des procédures en cours ».
Avec AA.

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