Guinée
Atlanticactu/ Conakry/ Saliou Ndong
Le 22 juin marque une date historique pour la Guinée, car pour la première fois, un ancien président, Moussa Dadis Camara, a été jugé par la justice. Après avoir dirigé le pays pendant 12 mois entre 2008 et 2009, Camara a été reconnu coupable de « crimes contre l’humanité » par le tribunal criminel de Dixinn. Il a été condamné à 20 ans de prison pour le massacre de 156 manifestants le 28 septembre 2009, tout comme Moussa Tiegboro Camara, ancien chef des services antidrogue. Cette sentence est plus légère que la réclusion à perpétuité initialement requise par le parquet, rapporte RFI.
La peine la plus sévère a été infligée à Claude Pivi, ministre de la Sécurité présidentielle en 2009, actuellement en fuite depuis le 4 novembre dernier. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 25 ans, et un mandat d’arrêt a été émis contre lui.
Parmi les peines sévères, Marcel Guilavogui a été condamné à 18 ans de prison. Cet ancien protégé du président avait été vu frappant des leaders politiques au stade et menaçant de faire exploser avec des grenades la clinique où ces leaders avaient été admis après le massacre. Blaise Goumou, un gendarme sous les ordres de Tiegboro, a été condamné à 15 ans de prison. Mamadou Aliou Keita et Paul Mansa Guilavogui ont écopé respectivement de 11 et 10 ans d’emprisonnement.
Aboubacar Diakité, surnommé « Toumba », a également été condamné à 10 ans de prison pour crimes contre l’humanité. Les juges ont été plus cléments avec lui, car il a choisi de révéler « sa part de vérité » pendant le procès, provoquant les premières fractures au sein de la défense. En revanche, quatre militaires et gendarmes, Cécé Raphaël Haba, Ibrahima Camara, dit « Kalonzo », Alpha Amadou Baldé et Abdoulaye Chérif Diaby, ont été acquittés. Les différentes parties ont 15 jours pour faire appel de ces décisions.
