vendredi, 22 novembre 2024 10:40

Port d’abayas à l’école, Melenchon dénonce une stigmatisation des musulmans en France

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Atlanticactu / Paris / Marie Pierre Dupuy
Après que plusieurs syndicats de l’Éducation nationale ont noté ces derniers mois une recrudescence du port de ces longues robes traditionnelles dans les écoles françaises, avec un dilemme à la clé : faut-il interdire les habayas dans les établissements scolaires publics au nom du respect de la laïcité ? Le leader de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a pointé, dimanche au cours d’une interview à BFMTV, « une obsession contre les musulmans » après la polémique suscitée en France par le port d’abayas au sein des établissements scolaires.
Alors que la sphère politique s’est emparée de ce qu’elle érige en problème national, le patron des insoumis a rappelé que « l’abaya n’est pas une tenue reconnue par la foi musulmane comme religieuse », s’alignant ainsi sur la position du Conseil français du culte musulman (CFCM).
« Le problème de l’école c’est le nombre de professeurs qui manquent, les classes qui ferment, le manque de moyens », a-t-il plaidé, déplorant la récupération de « tout ce qui permet, de près ou de loin, de montrer du doigt les musulmans ».
Pour Jean-Luc Mélenchon « les jeunes filles, pour des raisons qui leur appartiennent » sont en droit de « préférer une tenue plutôt qu’une autre » et « ce n’est pas une raison pour embêter 6 millions de musulmans ».
L’ancien candidat à la présidence française a, par ailleurs, abordé au cours de cette interview la question migratoire après le drame intervenu en milieu de semaine au large des eaux grecques.
Pourtant, se prononçant sur une polémique concernant le port de l’abaya à l’école, le Conseil français du culte musulman a affirmé, dimanche 11 juin, que ce vêtement n’était pas un signe religieux musulman. Un débat qui interroge la portée de la loi sur la laïcité à l’école.
Qualifiant l’attitude de la Grèce « d’atroce », il estime que « les accords de Dublin doivent être revus » et préconise de « répartir d’autorité » les migrants dans les différents pays européens. Et si certains pays ne veulent pas ? « La question n’est pas de savoir s’ils veulent ou pas, mais si c’est nécessaire ou pas. Sinon, à quoi ça sert d’être l’Union européenne ? », note-t-il.
Jean-Luc Mélenchon s’exprimait alors que le sujet de l’immigration revient sur le devant de la scène politique avec une proposition de loi émanant de la droite républicaine.
De son côté, l’Exécutif entend proposer sa propre loi, permettant notamment de régulariser les travailleurs immigrés évoluant dans des secteurs dits « en tension ».
Cette mesure suscite la controverse à droite et Les Républicains (LR) y sont formellement opposés, laissant planer sur le gouvernement, une éventuelle impossibilité de faire adopter le texte au Parlement où la majorité présidentielle n’est pas absolue.

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