Depuis 2006, et notamment depuis qu’il a été chassé de « l’état-major du MFDC » par les forces alors coalisées autour de César Atoute Badiate, Salif Sadio n’a plus d’attaches au « Front Sud » (tout au long de la frontière avec la Guinée-Bissau), encore moins en Guinée-Bissau.
C’est donc ailleurs qu’il faut chercher une explication sinon une justification à la relance soudaine du processus de paix dit de Rome, plutôt que dans la crise postélectorale en cours dans ce pays.
Le « processus de paix de Rome », faut-il le rappeler, se voulait un cadre de négociations entre l’Etat et le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), et il s’avéra plutôt, in fine, un chie-en-lit qui masque littéralement un semblant de dialogue entre le Gouvernement et la seule faction de Salif Sadio, à Rome, en Italie, sous l’égide de la Communauté Sant’Egidio.
Or, un chie-en-lit est et reste un chie-en-lit.
Pour rappel, le MFDC, en Guinée-Bissau comme en Gambie, n’est avec personne. Ou, plus exactement, le MFDC est avec les Peuples frères bissau-guinéen et gambien. Et il éprouve beaucoup d’empathie à leur égard, en particulier en ces temps de grande épreuve, tant pour la Guinée-Bissau que pour la Gambie.
Par conséquent, rien ne saurait justifier que d’aucuns jouent à se faire peur et à faire peur, notamment en « impliquant » le MFDC, dans la crise postélectorale en cours en Guinée-Bissau, en faveur d’un camp contre l’autre.
Dakar, le 6 mars 2020.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)
Ancien Secrétaire Général du MFDC