Les querelles de leadership lors des investitures ayant abouti à des listes parallèles dissidentes ont hypothéqué les chances de BBY de reconquérir la majorité des communes du département. Si ces élections ont été locales pour bon nombre de collectivités territoriales, à Bignona elles avaient une allure d’une élection nationale avec l’omniprésence du Candidat Ousmane SONKO dans les discours comme s’il était candidat
dans toutes les communes. Ses deux visites dans le département, venu prêter mains fortes à ses responsables ont été très déterminantes dans la victoire de ses partisans. Ce fait n’est pas surprenant pour le département dont il est originaire mais il est bon de le rappeler.
Malgré les arguments de toutes sortes pour justi7er un vote en faveur de SONKO, notre coalition a pourtant réalisé un bon en avant, mais malheureusement dans la division, avec dix-neuf (19) listes parallèles ou dissidentes dans les communes à l’exception des communes de Djiniaky, Tenghory et Oulampane. Celles de Coubalan, Suel, Diouloulou et Kafountine ont battu le record avec deux listes parallèles dissidentes chacune. Au total, ce sont 19 listes parallèles dissidentes qui ont concurrencé BBY dans 16 communes du département.
Le fait que la hiérarchie de notre Coalition ait autorisé et toléré des listes parallèles a été, concernant Bignona, une erreur d’appréciation qui n’a pas permis de contenir la ?oraison regrettable de listes parallèles dissidentes. Les ambitions multiples, déraisonnables le plus souvent, n’ont pas facilité la recherche de consensus malgré les mises en garde répétitives de notre Coordonnateur départemental, le Ministre Abdoulaye BADJI, à chacune des nombreuses rencontres de BBY, sur l’évidence d’une défaite pour toute commune où la majorité présidentielle présenterait plus d’une liste, non sans rappeler chaque fois, avec insistance, notre performance catastrophique de 33% à la présidentielle très récente de 2019.
Dans cette situation, nous avons le choix entre se taire ou parler. Alors je préfère parler en mettant chacun d’entre nous devant ses responsabilités, pour l’avenir, mais surtout ceux qui ont défié les choix du Président de Benno Bokk Yaakaar et qui ont été battus, compromettant pour certains les chances évidentes de notre Coalition dans au moins huit (08) communes. A ce propos, la vérité incontestable est qu’aucune liste parallèle dissidente, dans les différentes communes perdues, n’a devancé en score celle de BBY. Ce ne serait donc pas trop de dire que nous avons travaillé, en toute irresponsabilité, pour faire gagner notre adversaire. Avec 34% des votants, notre coalition a obtenu vingt-trois mille deux cent quatre-vingt-sept (23287) voix.
Le cumul des voix obtenues par les listes dissidentes au nombre de dix-neuf (19) dans seize (16) communes, un record au niveau national, fait dix mille neuf cent quatre-vingt-deux (10982) voix avec 15% des votants. En plus de Sindian, Niamone et Mlomp, notre Coalition, dans un élan unitaire, aurait pu remporter huit (08) autres communes à savoir Bignona, Kafountine, Diouloulou, Suel, Coubalan, Diégoune, Thionck Essyl et Ouonck, soit au total onze (11) communes sur dix-neuf (19) pour l’élection municipale, si on se base sur le cumul des voix obtenues par le camp présidentiel.
Le refus incompréhensible de renoncer aux ambitions personnelles au pro7t de l’intérêt général est passé par là. Les victoires, les grandes, se réalisent dans l’unité et la cohésion surtout qu’objectivement nous partions aux élections perdants dans un contexte totalement défavorable, nous le savions tous. Autre fait à déplorer, un appel à voter contre les candidats de BBY en raison du rejet de la proposition de loi sur la criminalisation de l’homosexualité a été lancé en pleine campagne électorale à travers un enregistrement sonore réalisé par un Imam dont l’engagement pour SONKO est connu de tous, publié le 14 janvier dans le groupe watsapp des imams du département. Dans cet enregistrement, cet Imam demande à ses pairs d’appeler à voter contre le camp du pouvoir en raison du refus des parlementaires de voter la proposition de loi criminalisant l’homosexualité.
Pour tous ceux qui continuent à en douter, ce fait prouve que certains imams de notre département travaillent pour SONKO. Vous me direz qu’ils sont des citoyens comme tous, mais la particularité c’est l’utilisation de leur statut de prêcheurs pour donner des mots d’ordre de vote en faveur des candidats du camp pour lequel ils travaillent. Ce fait est troublant et désolant, il faut avoir le courage de le dénoncer. La question qu’on se pose est la suivante : Que fait la criminalisation de l’’homosexualité dans une compétition électorale dans le département de Bignona ?
L’auteur de l’enregistrement pourra certainement nous donner des éléments de réponses et ses motivations. Ce fait, plus d’autres qu’il ne me sera pas possible de citer dans cet article sont en train de détruire nos liens sociaux, de polluer l’espace politique et religieux de notre département en portant malheureusement un sacré coup au débat politique apaisé et civilisé fait de contradictions constructives qui renforcent la démocratie locale et sauvegardent les liens de fraternité et de parenté qui nous unissent et qui doivent être au-dessus de Tout.
Ernest Abou SAMBOU
Coordonnateur APR et BBY de la Commune de BIGNONA
Secrétaire général de l’ANRAC