Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a déclaré que l’option militaire pour faire face à la crise au Niger était toujours sur la table.
Lors de son entretien avec Al-Jazeera, le lundi 21 août, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Cédéao, Abdel-Fatau Musah, a rejeté la proposition faite samedi par la junte militaire au Niger pour rendre le pouvoir aux civils dans un délai de trois ans maximum. L’organisation ouest-africaine n’a pas encore statué officiellement là-dessus.
« La transition de trois ans est inacceptable. […] Nous voulons que l’ordre constitutionnel soit rétabli le plus rapidement possible », a-t-il annoncé.
« Si la Cédéao se rend compte que les dirigeants du coup d’État au Niger, n’ont pour but de tromper [le bloc ouest-africain, celui-ci utilisera toutes les options] mises sur la table », a souligné le commissaire.
Dans une allocution télévisée le samedi 19 août, le général Abdourahamane Tiani, le dirigeant de la junte militaire nigérienne a accusé la Cédéao de se préparer à attaquer le Niger en mettant en place une force d’occupation en collaboration avec une armée étrangère, sans préciser de quel pays il s’agit.
« Si une attaque devait être entreprise contre nous, ce ne serait pas la promenade de santé que certaines personnes semblent penser », a-t-il déclaré.
« Un responsable de la Cédéao fait part du rejet par cette communauté de l’idée de la transition politique de trois ans au Niger avancée par le dirigeant de la junte nigérienne. »
Samedi, au moment où une délégation de la Cédéao était à Niamey pour trouver une solution pacifique à la crise politique au Niger, le nouvel homme fort du Niger, le général Tiani, a promis une transition de « trois ans » maximum, avant de rendre le pouvoir aux civils. Nonobstant, l’Organisation de l’Afrique de l’Ouest martèle depuis le coup d’État que le président renversé Mohamed Bazoum doit être ramené au pouvoir.
Après une réunion des chefs d’état-major vendredi 19 août à Accra, capitale ghanéenne, Abdel-Fatau Musah avait indiqué que « le jour J » était fixé tout comme « les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres ».
La crise au Niger amplifie les risques pour des millions d’enfants vulnérables, a déclaré le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, ajoutant « un lourd fardeau à un paysage humanitaire déjà désastreux ». « Plus de deux millions d’enfants ont été touchés par la crise et ont désespérément besoin d’une aide humanitaire », a déclaré Stefano Savi, représentant de l’Unicef au Niger.
Selon les experts de l’Afrique, cet État enclavé du Sahel se classe parmi les pays riches en ressources minérales, mais les plus turbulents et les plus pauvres du monde, souvent au bas de l’indice de développement humain de l’ONU, une référence en matière de prospérité.