Paris – Malgré la hausse des cas positifs de Covid-19, les français sont descendus dans les rues bravant le froid, la neige ou encore la pluie pour dénoncer la proposition de loi « sécurité globale », qui pénalise notamment la diffusion malveillante d’images de policiers. Entre 34.000 manifestants selon la police et 200.000 selon les organisateurs, la guerre des chiffres fait rage.
Ils ne désarment pas : les opposants à la proposition de loi « sécurité globale », qui pénalise notamment la diffusion malveillante d’images de policiers, ont manifesté de nouveau ce samedi à Paris et dans plusieurs villes du pays. Dans la capitale, un cortège de quelques milliers de personnes a défilé sous une pluie neigeuse en direction de la place de la Bastille, derrière une banderole réclamant le retrait de ce texte, scandant « police partout justice e part » et « état d’urgence, Etat policier, on nous empêchera pas de manifester ! »
Les forces de l’ordre sont intervenues pour empêcher « la tenue d’une rave party à proximité de la manifestation » à Paris, a écrit le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter. Selon la préfecture de police, des organisateurs ont été verbalisés et se sont vu confisquer du matériel sono. Dans plusieurs villes, les « teufeurs » de la mouvance des « free parties » ont en effet décidé de rejoindre le mouvement « pour le droit à la culture » et contre la « répression disproportionnée » lancée après la rave de Lieuron (Ille-et-Vilaine) qui a réuni 2.400 personnes au Nouvel an.
Sur les 80 rassemblements pour dénoncer cette loi liberticide, plusieurs interpellations ont eu lieu à Nantes
Ils étaient nombreux notamment au départ de la manifestation de Nantes derrière des banderoles comme « nous sommes tous des organisateurs de raves » ou « L’Etat assassine : vies, cultures, libertés ». La police a fait état de trois interpellations après des « jets d’artifice et de bouteilles en verre sur les policiers ». A Strasbourg de nombreux « teufeurs » faisaient partie d’un cortège de plus de 500 personnes.
A Lille aussi le défilé avait un air de technoparade, sous une neige tombant dru. Dans le cortège, Lucile Fremaux, surveillante en lycée, juge qu’« avec l’environnement qui est hyper anxiogène et les lois que nous sort le gouvernement, ça devient invivable ». Timothée Carpentier, éducateur, se plaint qu’il y ait « un contrôle de plus en plus accru des gens, pas seulement des délinquants, tout le monde peut être fiché ».
« Je manifeste contre ce régime qui se montre de plus en plus radical. C’est une drôle de dictature, on se demande où on va avec cette loi de sécurité… Si c’est ça le pays des droits de l’Homme et de la liberté j’ai honte d’être Français ! », rapporte de son côté François, gilet jaune sur le dos, dans la manifestation parisienne.
Près de 80 rassemblements « pour le droit à l’information, contre les violences policières, pour la liberté de manifester et contre la surveillance de masse » ont eu lieu dans le pays.
Source : 20minutes.fr