La rumeur sur une éventuelle bavure de la force Barkhane se précise même si Paris et Bamako démentent toute possibilités d’être à l’origine de la mort de 19 personnes dimanche dernier dans le village de Bounti. Pour Barkhane, leurs frappes avaient pour cibles des « djihadistes » et non des invités à un mariage.
Que s’est-il passé exactement, le dimanche 3 janvier, vers 15 heures, dans le village de Bounti, dans le centre du Mali ? Une frappe aérienne menée par l’armée française dans le cadre de l’opération « Barkhane » a-t-elle viré à la bavure ? Depuis le bombardement ciblé, assumé par l’état-major des armées, un certain nombre d’accusations ont émergé, notamment concernant d’éventuelles victimes civiles collatérales. Des « civils » présents ce jour-là à Bounti pour célébrer un mariage. A ce stade, toutefois, les faits ne sont pas clairement établis.
Selon des jeunes qui étaient des invités de ce mariage dans le village peul de Bounti, au pied des falaises, «Après la prière de la mi-journée», celle du zénith, «les groupes de jeunes et des hommes âgés» sont allés «sous les arbres pour partager viande et thé», raconte un participant. «Il y a une petite forêt juste à côté du village. C’est à quelques centaines de mètres.» Le terrain en question est «le champ du père de la mariée», ajoute un autre habitant.
Entre 14h30 et 15 heures, d’après ces témoins, un déluge de feu s’est abattu sur la noce. «La première bombe a touché 16 personnes sous un premier arbre, tuées sur le coup. La deuxième en a tué deux autres sous un autre arbre, le reste du groupe ayant eu le temps de s’éloigner du lieu après la première frappe. Une troisième explosion a eu lieu, mais sans faire de mort», selon le récit fait par Aly Barry, de l’association peule Tabital Pulaaku.
Pour le moment, les versions des militaires maliens et français s’opposent à celle de Tabital Pulaaku qui persiste que c’est bien une frappe aérienne qui est à l’origine de la mort de cette vingtaine de personnes.
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