Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Bamako, la capitale malienne pour célébrer le départ des forces françaises de Barkhane et Takuba du pays, à l’appel du mouvement de la société civile « Yérèwolo debout sur les remparts ».
« Cette manifestation a pour objectif de remercier les autorités de transition d’avoir chassé « l’occupateur », « l’usurpateur » et « l’envahisseur » du Mali depuis neuf ans, sous le prétexte fallacieux de lutter contre le terrorisme, alors que la présence de la France n’a abouti qu’à tuer les Maliens », a déclaré à l’Agence Anadolu (AA), Amina Fofana, membre fondateur du mouvement Yérèwolo (hommes dignes).
Les manifestants à Bamako étaient munis de balais. « Il s’agit pour nous de mettre la cendre par terre pour balayer devant la France criminelle et imposteur. C’est une tradition pour dire qu’on ne veut plus jamais du retour de cet imposteur criminel et menteur dans notre pays », scandait Fofana.
« Nous manifestons notre joie après avoir demandé à la France de partir. C’est une fête pour nous Yérèwolo, c’est une fête pour le peuple malien. À un moment donné on a compris que nul ne saurait venir nous aider à libérer ce pays. Aujourd’hui cette France qui est là depuis neuf ans n’a pas pu résoudre nos problèmes », a déclaré pour sa part, Bassoro Sylla, un des porte-paroles du mouvement, ajoutant, « qu’on a fait appel à d’autres partenaires (pays) qui font des résultats sur le terrain en seulement 3 à 4 mois ».
« On ne pourra pas refonder notre pays tant que la puissance coloniale est présente. Notre objectif c’était de faire partir la France et bientôt elle va quitter notre sol. Nous avons remporté une bataille, maintenant il nous reste à gagner la guerre », a ajouté Sylla.
Aissata Cissé membre du Collectif pour la défense des militaires, a indiqué que « ce départ de la France est une belle occasion pour le Mali de reprendre ses affaires en main. (…) Je voudrais que la France et l’Occident aillent combattre le terrorisme à leur frontière. Ils ne sont plus les bienvenus au Sahel. Nous n’avons jamais connu le terrorisme ».
Cissé a en outre affirmé que « Ce sont les dignes et braves enfants du Mali et du Sahel qui meurent. Nous ne sommes plus d’accord, avant on ne comprenait pas mais depuis quelques temps on a compris. La France est un fabriquant de terroristes, donc elle ne pourra pas combattre ce qu’elle a fabriqué. C’est pourquoi je dis que la France est un obstacle pour nous ».
Pour rappel, le gouvernement du Mali a ordonné, vendredi, le retrait sans délai des forces Barkhane et Takuba du territoire national, au lendemain de l’annonce faite par la France et ses partenaires de retirer ces deux forces dans un délai compris entre 4 et 6 mois.