vendredi, 22 novembre 2024 11:06

Mali : « Avec la force TAKUBA, Paris voulait diviser le Mali », selon le PM Choguel Maïga

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@Atlanticactu.com – Entre Bamako et Paris, tous les coups semblent désormais autorisés. Au Mali, Le Premier ministre malien, Choguel Kokala Maiga a rencontré hier lundi, 7 février 2022 à la Primature, les ambassadeurs accrédités auprès de la République du Mali. Rencontre dans laquelle, il n’a pas mâché ses mots concernant notamment la France.

Nouvelle charge contre la France lundi 7 février du Premier ministre malien Choguel Maïga. À la Primature, où il recevait les diplomates accrédités à Bamako, il a notamment accusé Paris d’avoir cherché la « partition » du Mali.

Le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a profité de cette rencontre pour dénoncer les sanctions de la CEDEAO contre le Mali. « Il se trouve également que notre réunion de ce jour se tient dans le contexte diplomatique et politique sous régional que vous connaissez tous, un contexte marqué par les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO à l’encontre de notre pays, le Mali, victime d’une triple crise sécuritaire, politique et institutionnelle, et sanitaire liée à la COVID-19 », a-t-il fustigé avant de préciser que ce qui unit le Mali et la CEDEAO est très fort. Il est, selon lui, plus fort que la conjoncture politique et transcende les vicissitudes du moment.

Mais selon le premier ministre, un problème de compréhension oppose le Mali à l’organisation sous régionale. « Ce qui nous oppose à la CEDEAO en ce moment est la différence de grille de lecture sur la Transition politique en cours au Mali, notamment sur ses spécificités, sur ses défis et ses enjeux qui la différencient de beaucoup de processus politiques similaires en cours en Afrique », explique le chef du gouvernement de la transition. Il ajoute que ce qui oppose le Mali à la CEDEAO, est « le prisme simpliste d’analyse qui ne tient pas compte, de notre point de vue, ni de l’aspiration profonde du peuple malien au changement et à la stabilité, ni de la complexité de la crise multidimensionnelle qui affecte le Mali depuis plus d’une décennie ».

La sécurité du Mali, est la priorité des priorités, a-t-il poursuivi, avant de marquer une pause sur les forces européennes anti-terroriste: « Takuba, c’est pour diviser le Mali. C’est “le sabre”, en (langue) songhai et en tamasheq, ça n’est pas un nom qui a été pris par hasard », a-t-il dit.

À en croire le premier ministre malien, certains chefs d’État de la CEDEAO travaillent pour le service de certains pays à agendas cachés. «Ce qui nous oppose à la CEDEAO, c’est cette volonté acharnée, sous le couvert de la préservation de l’ordre constitutionnel, de certains Chefs d’Etat de vouloir vassaliser le Peuple malien pour le compte de l’agenda cachée de puissances extra-africaines, profitant du fait qu’aujourd’hui l’Etat malien est affaibli, ébranlé dans ses fondements et se trouve à terre, pour des raisons sur lesquelles il n’est nullement besoin de s’attarder, car suffisamment connues de tous les observateurs avisés », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le docteur en télécommunications a affirmé que la Transition malienne n’est pas le fruit d’une prise de pouvoir classique de la part de militaires ayant fait irruption par effraction sur la scène politique par attrait du pouvoir. «La Transition malienne est le couronnement du soulèvement populaire qui a mobilisé le Peuple dans la rue, des mois durant, pour exiger la fin de la dérive et l’abîme dans lesquelles la mauvaise gouvernance, la corruption, l’impunité et l’impasse sécuritaire ont fini par plonger notre pays, menacé de dislocation si non de disparition en tant que Nation, en tant qu’Etat indépendant et souverain », a-t-il expliqué. Il a également évoqué encore une fois les relations de son pays avec Paris. La France, comme d’autres pays européens, accuse le Mali d’utiliser sur le terrain local des mercenaires de la société russe Wagner… ce que dément Bamako. Choguel Maïga, à son tour, évoque des éléments de forces Barkhane en choisissant un adjectif : « C’était des légionnaires français, j’allais dire des mercenaires, qui exerçaient au sein de la force Barkhane. »

Le chef du gouvernement malien a terminé par un plaidoyer pro-domo de son pays, en insistant que « le Mali tient au respect de ses engagements internationaux ».

« Il va s’en dire que nous avons décidé de tirer les leçons de tout ce qui précède et de nous donner désormais les moyens de protéger davantage les Maliennes et les Maliens. C’est notre responsabilité première », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Ce choix patriotique que nous assumons pleinement nous vaut aujourd’hui des menaces, des invectives, des pressions politiques, diplomatiques, économiques et financières de la part de certains partenaires qui ne conçoivent le partenariat que dans le sens de leurs intérêts exclusifs et leur seule vision de l’organisation de l’État. Qui estiment que c’est à eux, mais pas au peuple malien, de décider d’avoir à la tête du pays les dirigeants qu’il veut et qui font son bonheur ».

Il est clair que la France s’est lancée dans une politique qui l’a totalement humiliée en Afrique…

Et cela ne s’arrête pas. Lors de l’expulsion de l’ambassadeur français, Joël Meyer, du Mali certaines personnes dans la classe politique française se sont de nouveau ridiculisés. Marine Le Pen et Valérie Pécresse ont tenté de se montrer intéressant histoire de récolter des voies pour la présidentielle. Mais c’est l’effet inverse qui s’est produit. Et pour cause, elles ont toutes deux demandé le renvoi de l’ambassadeur du Mali de France…alors qu’il n’y en a pas !

Toumani Djimé Diallo, a été rappelé par son pays il y a de cela 2 ans maintenant, le 27 février 2020, après avoir créé un incident diplomatique entre les deux pays en critiquant les soldats Barkhane ! Valérie Pécresse et Marine Le Pen reflètent encore une fois, avec cette bourde lamentable, à quel point la classe politique française est incompétente et ignorante. Il est question tout de même de diplomatie, sujets à ne pas prendre à la légère…

De plus, nous faire croire aujourd’hui – comme le fait de manière ridicule Valérie Pécresse – que la France est au Mali pour sauver le monde du terrorisme est insultant car elle n’est sur place que pour défendre ses intérêts et notamment protéger les mines d’uranium mais également, la France est là pour avoir aussi une place dans la géopolitique mondiale. Faire croire que les terroristes au Mali menacent la sécurité de la France à 3000 km au sud de Marseille relève maintenant de la stupidité, surtout que les africains sont beaucoup plus au courant de ce qui se passe en Afrique, que l’Élysée. La France garde cet argument pour pouvoir rester dans le Sahel, à n’importe quel prix. Paris est obligé maintenant de se retirer du Mali, il a également voulu profiter du coup d’État au Burkina Faso histoire de se redéployer là-bas, mais le nouveau pouvoir en place, n’a pas d’autre choix que de suivre la volonté du peuple, sinon ils sautent aussi. Visiblement, le regard de Paris se tourne vers le Niger.

France, États-Unis, Union européenne, peu importe les alliés occidentaux, ils sont tous dans le même sac. Pour eux, c’est toujours le même agenda, une Afrique sans les africains.

Rien qu’avec un agenda pareil, il est clair que la stupidité et l’ignorance des occidentaux atteints des sommets. Comme si les Africains allaient rester les bras croisés et les regarder faire sans réagir. Rien que le fait que cette pensée leur a traversé l’esprit montre qu’ils ne peuvent en réalité rien faire. Le destin est entre les mains des Africains, ils sont les seuls à décider de l’avenir de l’Afrique, grâce à leur unification. Une armée, une monnaie, un peuple, etc…Que peuvent faire les puissances occidentales face à ça ?

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