En bisbilles avec la CEDEAO qui a édicté de lourdes sanctions à leur égard, le Mali, le Burkina Faso et le Niger qui constituent l’Alliance des États du Sahel vont recevoir de l’organisation sous-régionale plus de 6,7 millions de dollars dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
La communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé un appui financier d’un montant global de 6,7 millions $ en faveur des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour lutter contre le terrorisme. L’information a été relayée par l’Agence nigérienne de presse (ANP) citant Omar Alieu Touray, président de la commission de l’institution.
Dans son rapport sur la mise en œuvre des programmes et projets de l’institution, M. Touray a précisé que chacun des trois pays de l’AES, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, recevra 1,9 million de dollars. Le Burkina Faso recevra, quant à lui, 1 million de dollars supplémentaires à cause du nombre plus élevé de ses déplacés internes, a-t-il indiqué.
Cette annonce intervient dans un contexte de tensions politiques entre les trois Etats dirigés par une junte militaire et l’organisation de la CEDEAO qui leur a imposé de lourdes sanctions et exigé un retour rapide de l’ordre constitutionnel.
Selon la CEDEAO, la zone frontalière du Burkina Faso, Mali et Niger a enregistré 1 814 incidents d’attaques terroristes, qui ont fait 4 593 morts au premier semestre 2023.
Parallèlement, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, plus tôt dans le mois, leur sortie du G5 Sahel et de sa force conjointe, rejoignant ainsi le Mali qui a officialisé son départ en mai 2022. Certains pays membres de l’organisation créée en 2014 ont déploré la lenteur de ses opérations, le manque de fonds et les promesses non tenues par les bailleurs de fonds occidentaux.
Pour rappel, la zone frontalière du Burkina Faso, Mali et Niger, dite du Liptako Gourma, est marquée par un climat d’insécurité et de violence, du fait de la prolifération des groupes armés et l’ascension de l’extrémisme violent ces dernières années. Selon les données de la CEDEAO, au premier semestre 2023, la région a enregistré 1 814 incidents d’attaques terroristes, qui ont fait 4 593 morts. À la fin du mois d’avril 2023, le nombre de déplacés internes dépassait les 6 millions.
Dans le souci de lutter efficacement contre ce fléau, la CEDEAO a conclu un protocole d’accord avec le Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme (UNOCT), en septembre dernier. Ce protocole vise à prévenir et à lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent sur les cinq prochaines années, tout en soutenant la mise en œuvre du plan d’action 2020-2024 de la CEDEAO sur l’éradication du terrorisme.