Les Chefs d’État de la CEDEAO devront trouver mieux pour faire plier les tombeurs de l’ex président Mohamed Bazoum. En prise aux sanctions prises par l’organisation sous-régionale depuis plusieurs mois, le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et chef de l’État du Niger Abdourahamane Tiani a rejeté, dimanche, tout « préalable » de la CEDEAO pour la levée desdites sanctions imposées au lendemain du coup d’État du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum.
« En décidant de nous imposer des sanctions injustifiées, cyniques, iniques, criminelles, inhumaines et irresponsables, la CEDEAO et l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) pensaient nous mettre à genou et nous ramener dans le giron du régime déchu et de la France », a déclaré Abdourahamane Tiani dans un message à la Nation prononcé à l’occasion du 63ème anniversaire de la proclamation de la République du Niger célébré le 18 décembre de chaque année.
« Ces organisations régionales ne savaient pas qu’elles avaient en face d’elles un peuple guerrier », a-t-il poursuivi. « Nous n’acceptons aucun chantage, aucune intimidation et aucun préalable », a prévenu Abdourahamane Tiani, notant que « l’heure des tractations et des combines dans les officines est révolue ».
Lors du dernier sommet de ses Chefs d’État et de gouvernement tenu le 10 décembre courant à Abuja au Nigeria, la CEDEAO a maintenu les sanctions contre le Niger. Elle a conditionné leur levée graduelle par la libération « immédiate et sans condition » du président déchu Mohamed Bazoum, ainsi que la publication d’un chronogramme pour une transition de « courte durée » par les autorités militaires nigériennes.
Dans la foulée, la CEDEAO a constitué un groupe des Chefs d’État, dont le Togolais Faure Gnassingbé, en vue d’entamer des négociations avec les nouvelles autorités nigériennes. Jeudi, le ministre togolais des Affaires étrangères Robert Dussey a été reçu à Niamey par le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zene. « Nous avons travaillé et nous avons convenu d’un timing de la transition », a déclaré le chef de la diplomatie togolaise dans un point de presse tenu à l’issue de son entretien avec le Premier ministre nigérien.