Le gouvernement américain a notifié lundi à l’ONU sa décision de sortir de l’accord sur le climat, confirmant sa promesse.
Les États-Unis ont officiellement entamé les démarches pour quitter l’accord de Paris sur le climat. La lettre était attendue depuis 2017, mais ne pouvait pas être envoyée plus tôt, aucun pays ne pouvant sortir avant le troisième anniversaire de son entrée en vigueur, le 4 novembre 2016. C’est-à-dire lundi.
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Donald Trump avait annoncé son intention de se désengager de cet accord qui vise notamment à limiter les émissions de gaz à effets de serre. « Aujourd’hui, les États-Unis entament le processus de retrait de l’accord de Paris. Conformément aux termes de l’accord, les États-Unis ont soumis une notification formelle de leur retrait aux Nations unies. Le retrait sera effectif un an après la notification », a déclaré le chef de la diplomatie Mike Pompeo dans un communiqué.
Retrait effectif le lendemain de la présidentielle
Le retrait des Américains sera donc effectif le 4 novembre 2020, au lendemain de l’élection présidentielle américaine.
« Ce que ça change, c’est le signal envoyé au reste du monde, estime David Levaï, spécialiste du climat, chercheur associé à l’Institut sur le développement durable et les relations internationales (Iddri). La question qui va se poser désormais, c’est : est-ce que la parenthèse Trump sera close l’année prochaine et qu’on pourra attendre un retour d’une nouvelle administration démocrate dans l’Accord de Paris et dans l’action collective sur le climat ? Ou est-ce qu’une nouvelle période Trump va s’ouvrir après l’élection présidentielle ? Auquel cas, cela va redistribuer les cartes et cela va poser énormément de questions sur la capacité de travailler au niveau multilatéral avec les États-Unis. On est dans un effort global, collectif. Les États-Unis, c’est 17% des émissions mondiales. Il n’y a que l’action collective qui puisse sauver la planète. Donc forcément, sans les États-Unis, sans l’action du gouvernement fédéral, il y a énormément de choses qui ne pourront pas être faites. »
Les États-Unis sont le seul pays à s’être désengagés du texte signé par 197 pays. Jusqu’à présent, Washington continuait à occuper leur siège, discrètement, pour peser sur son application, au cas où justement il réintègrerait l’accord. Ils devraient continuer à envoyer des délégations aux grands sommets, comme la COP25 en Espagne, selon l’AFP qui cite le département d’État.
Les conservateurs américains ont salué l’annonce. Mais la présidente de la chambre basse du Congrès, la démocrate Nancy Pelosi, y a vu une « nouvelle décision anti-science (…) qui vend l’avenir de notre planète et de nos enfants ». La France a de son côté dit « regretter » l’annonce américaine.
« Nous espérons que les États-Unis feront preuve de davantage de responsabilité et qu’ils contribueront davantage au processus de coopération multilatérale, au lieu d’ajouter de l’énergie négative », a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, déplorant l’officialisation de Washington.
La Russie a de son côté jugé qu’il s’agissait d’un coup « sérieux » à ce pacte.