Les Camerounais sont appelés aux urnes le 6 décembre prochain pour un scrutin qui doit permettre l’instauration de conseils régionaux prévus dans la Constitution de 1996 pour promouvoir la décentralisation.
Dans un décret signé le lundi 7 septembre, le président du Cameroun, Paul Biya, a convoqué « les collèges électoraux au chef-lieu de chaque Département, le dimanche 06 décembre 2020, à l’effet de procéder à l’élection des Conseillers Régionaux ».
Il s’agit, par ailleurs, de l’une des recommandations du « Grand dialogue national » tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 dans le but de trouver des solutions à la crise dans les zones anglophones, en proie à un sanglant conflit séparatiste depuis près de quatre ans.
Mais le scrutin annoncé est rejeté en l’état par les principaux partis de l’opposition camerounaise qui entend le boycotter.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto et le Social democratic front (SDF) de Ni John Fru Ndi ont annoncé qu’ils boycotteraient les régionales, notamment tant que le conflit sanglant dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ne serait pas réglé et qu’une réforme du système électoral n’est pas encore introduite.
« Le régime de Yaoundé est resté autiste et condescendant sur les réformes électorales proposées depuis plus de deux décennies par le SDF. Les conditions posées aujourd’hui par le leader du MRC viennent rejoindre la position du SDF qui ne doit aucunement cautionner la mascarade en préparation. Il faut boycotter ces élections régionales à venir », avait déclaré lors d’un point de presse, le 25 août, le député du SDF, Jean Michel Nintcheu.
Après la publication du décret convoquant les élections régionales, lundi soir, le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a tenu un point de presse où il a annoncé qu’« aucun écart de comportement ne sera toléré de quelque parti politique que ce soit et de qui que ce soit » lors du prochain scrutin.
« Il nous est revenu que certains responsables de partis en perte de vitesse ont lancé des mots d’ordre irresponsables en posant certains préalables à la tenue de l’élection des conseillers régionaux, faute de quoi ils engageront des actions visant à déstabiliser les institutions républicaines et contre celui qui les incarne», a souligné le ministre.
ATLANTICACTU/AA.
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