Les profits réalisés grâce aux mouvements illicites des capitaux servent à financer le terrorisme en Afrique et dans d’autres régions, a dénoncé, vendredi à Abuja au Nigeria, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, par ailleurs président du G5 Sahel.
Les groupes armés et les terroristes, qui endeuillent les paisibles populations des pays membres du G5 Sahel, et ceux du Bassin du Lac Tchad, sont financés, en partie, par les ressources des mouvements illicites », a déclaré M. Kaboré à l’occasion de l’événement MSC (Munich Security Conference) consacré à la sécurité transnationale en marge de la 55e session de la CEDEAO.
Pour le président burkinabè, également président en exercice du G5 Sahel, « l’instabilité et les conflits provoqués, alimentés et soutenus par les mouvements illicites s’étendent, quasiment, au monde entier puisque l’Amérique latine, l’Europe et le Moyen-Orient sont concernés ».
« Il est désormais établi que l’économie illicite constitue un frein au développement, parce qu’elle facilite la corruption et bloque les ressources essentielles dont les Etats ont besoin pour renforcer leurs capacités », a indiqué M. Kaboré dans un discours dont Xinhua a obtenu copie à Ouagadougou.
Roch Marc Kaboré a soutenu que les énormes profits réalisés par les mouvements illicites, alimentent l’instabilité, les violences et les conflits.
« La sécurité transnationale est devenue, surtout ces dernières années, un défi majeur du fait de l’augmentation des mouvements illicites et surtout du fait de l’ingéniosité dont font preuve leurs auteurs », a-t-il insisté.
Il a précisé que les mouvements illicites tentaculaires concernent aussi bien le commerce illicite -narcotrafic, trafic des armes légères- que la traite des personnes et les mouvements illicites des capitaux. Le phénomène ayant une dimension mondiale, les approches nationales ne suffiront pas à le contenir et à l’éradiquer, a souligné M. Kaboré.