Deux mois après les élections législatives, le président de la Guinée-Bissau ne parvient toujours pas à nommer un Premier ministre et à former un gouvernement légitime.
La pomme de discorde, c’est la désignation de Braima Camará pour le poste de second vice-président du bureau de l’Assemblée nationale .
Le poste revient de droit à son parti, le Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM G15). Mais le parti au pouvoir, le PAIGC, s’y oppose farouchement.
Depuis le 18 avril dernier, l’Assemblée nationale de la Guinée-Bissau est confrontée à une profonde crise.
En vertu des textes qui régissent son fonctionnement, le poste de second vice-président de l’institution parlementaire revient au parti classé deuxième en termes de nombre de députés élus aux élections législatives. Il s’agit du MADEM G15.
Mais le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert (PAIGC) s’oppose farouchement à ce que Braima Camará, leader du MADEM G15, occupe ce poste.
C’est ainsi que le président de la Guinée-Bissau s’est retrouvé dans l’impossibilité de nommer un Premier ministre et de former un gouvernement.
Les cadres supérieurs du MADEM G15, eux, jurent qu’ils ne lâcheront prise. « Notre parti ne va pas reculer », soutient Jeremias Pereira, un de ses responsables.
Réagissant à cette crise parlementaire, le chef de l’Etat, José Mário Vaz, a déclaré à la presse qu’il ne va pas s’ingérer dans les affaires du parlement.
Selon lui, la formation du gouvernement n’aura pas lieu avant la constitution du bureau de l’Assemblée nationale, l’étape ultime du processus électoral.
Le 30 avril, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a envoyé à Bissau des émissaires qui ont rencontré les acteurs de la crise parlementaire et le chef de l’Etat.
A la fin de sa mission de quelques heures, la CEDEAO, dont la Guinée-Bissau est membre, a recommandé que le processus électoral soit bouclé conformément aux lois du pays.
Les crises institutionnelles et les coups d’Etat sont monnaie courante le pays.