De ce point de vue, la conférence de presse du bureau de l’UMS qui s’est tenue le 17 décembre 2021, animée par Ousmane Chimère DIOUF constitue un très mauvais signal pour les sénégalais.
Pendant plus d’une heure, le Président de l’UMS a botté en touche, esquivant les sujets de fond comme par exemple les « affectations-sanctions » des juges NGOR DIOP et TELIKO, refusant d’adopter une prise de position claire, et assumée sur le départ du Président de la République et du Ministre de la justice du Conseil supérieur de la magistrature.
Ce qui est attendu du nouveau bureau de l’Union des magistrats du Sénégal, c’est d’avoir le courage de faire le plaidoyer de cette réforme emblématique qui aura le mérite de renforcer l’indépendance de la justice, au bénéfice des citoyens.
Une présidence fondée sur une collaboration avec le pouvoir exécutif, déclinée par Ousmane Chimère DIOUF dès l’entame de son élection ne doit pas se faire au prix d’accommodements, de renoncements, de calcul et de simple gestion d’une carrière personnelle.
L’indépendance de l’autorité judiciaire est un principe fondamental de valeur constitutionnelle (cf article 90), découlant du principe de séparation des pouvoirs. Elle constitue l’une des garanties de l’État de droit. Elle est pour le justiciable la condition d’un procès équitable et pour le magistrat, la condition de sa légitimité.
Disons-le clairement, la première conférence de presse du président de l’UMS a été un exercice mal réussi, et une sortie de route.
L’office du Juge, disait Robert Badinter, « c’est le devoir d’ingratitude ». La justice n’est pas là pour plaire ou déplaire au pouvoir exécutif.
Les citoyens veilleront à ce que la justice soit rendue au nom du peuple, et non au nom de « Macky SALL ».
Cordialement
Seybani SOUGOU