Les autorités centrafricaines ont reconnu, vendredi, que ses soldats, les mercenaires russes et les rebelles ont commis des exactions et des violations des droits de l’homme contre les civils.
C’est ce qui ressort du premier rapport de la Commission d’enquête spéciale, créée pour faire la lumière sur les violences commises par les différentes parties.
La Centrafrique reconnait ainsi une partie des accusations formulées en août par l’ONU notamment sur des crimes et actes de torture, commis « majoritairement » par des rebelles mais aussi des soldats centrafricains et leurs alliés « instructeurs russes », a annoncé le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abalene.
« Les responsables de ces incidents sont répartis en trois catégories, outre les Casques bleus, il y a aussi les rebelles pour la majorité, et les forces de sécurité et les instructeurs russes », a précisé Abalene.
Présentant à la presse le rapport de la Commission d’enquête spéciale mise en place après la sortie du rapport de l’ONU, le ministre de la Justice a souligné que « sur 103 incidents de violation des droits de l’Homme et du droit international humanitaire » relevés par les experts de l’ONU, « 23 ne sont pas avérés ».
« Sur les incidents avérés, certains sont imputables aux instructeurs russes qui sont en appui des Forces armées centrafricaines » dans la lutte contre les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une alliance de groupes rebelles formée en décembre 2020 pour tenter de renverser le régime du chef de l’Etat Faustin Touadéra.
Le ministre a, par ailleurs, indiqué que les crimes imputables aux forces armées centrafricaines (FACA) et aux forces de sécurité intérieure, « font déjà l’objet de poursuites judiciaires » pour que leurs auteurs soient « traduits devant les juridictions » compétente
Selon le rapport publié en août par l’ONU « 526 cas de violations et d’abus des droits de l’homme et du droit international humanitaire ont été documentés entre juillet 2020 et juin 2021, à travers le pays », faisant au moins 1221 victimes dont 144 civils.
L’ONU faisait notamment état d’ « exécutions sommaires et extrajudiciaires, actes de torture et de mauvais traitements, arrestations et détentions arbitraires (…) violences sexuelles liées au conflit et violations graves aux droits de l’enfant ».
A la publication du rapport de l’ONU, le gouvernement centrafricain avait considéré ces accusations comme de « simples dénonciations ».
Le rapport centrafricain intervient au moment où un éventuel recours des autorités maliennes aux mercenaires russes de la société Wagner tend à se préciser sur fond de dénonciations des partenaires du Mali notamment de la France qui participe à la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel à travers sa force Barkhane.
Avec AA.