Espagne
Atlanticactu/ Îles Canaries/ Dakar/ Cheikh Saadbou Diarra
Du début du mois d’août jusqu’au 10 septembre, 4 476 personnes en provenance du Sénégal ont atteint les Îles Canaries, un nombre six fois supérieur à celui enregistré tout au long de 2022, selon des sources policières. Pendant ce temps, l’entrée des Marocains par cette voie a drastiquement baissé. L’arrestation du principal leader de l’opposition, les morts sans enquête lors des manifestations sans compter plus de 1400 arrestations, sont à l’origine des flux migratoires en provenance du Sénégal vers l’Europe et les États-Unis.
L’instabilité subite au Sénégal jadis considéré comme un ilot de paix et de démocratie en Afrique, suite logique de l’arrestation du leader de Pastef Ousmane SONKO, à laquelle ont répondu dans les rues de Dakar, Ziguinchor des milliers de jeunes sénégalais, a entraîné une augmentation du nombre de départ de pirogues vers les Îles Canaries depuis le mois de juin, selon les témoignages de nombreux rescapés qui ont déclaré ne plus être en sécurité au Sénégal sous le régime de l’actuel président de la République.
Pourtant, en 2022, l’Archipel des Canaries avait seulement accueilli 398 ressortissants sénégalais mais, depuis lors et jusqu’au 10 septembre 2023, quelques 4 476 sont arrivés en Espagne sans compter les nombreux disparus et morts lors de la traversée, un nombre dix fois supérieur à celui enregistré tout au long de l’année dernière, selon les chiffres du personnel interne qui gère les équipes de contrôle des frontières, qui ont confirmé à elDiario.es par l’intermédiaire de sources policières (le ministère de l’Intérieur ne donne pas les informations publiques sur les arrivées irrégulières par nationalité).
Fin juin, quelques jours après la condamnation de Ousmane SONKO à deux ans de prison, a été la période où le nombre d’arrivées en provenance du Sénégal a connu un bond plus évident, Parmi ces arrivées, il a été noté la présence de plusieurs sénégalais issus de la Casamance dont Lansana Diatta qui a atteint l’île canarienne d’El Hierro à bord d’une pirogue avec 121 personnes à bord. « J’ai fait ce sacrifice pour me sauver, pour aller dans un endroit où je pourrais vivre sans peur », se souvient le jeune homme de 23 ans actuellement basé à Séville, où il est désormais hébergé dans un centre géré par l’Aide espagnole aux réfugiés. Commission (CEAR).
» Après six jours de navigation, sans rien manger lors du dernier trajet du voyage, j’ai vu la mort de près parce que certains de mes compagnons n’ont pas survécu. Et tout ça pour fuire la folie tyrannique en cours au Sénégal «