La Cour d’appel de Paris a relaxé, mercredi, Eric Zemmour sur les accusations d’injure et de provocation à la haine, après ses propos contre l’islam et l’immigration lors d’un rassemblement politique en 2019 à Paris, a annoncé le polémiste sur son compte Twitter.
Condamné dans un premier temps à une amende de 10 000 euros pour injure et provocation à la haine, il avait fait appel devant la Cour d’appel de Paris.
En effet, dans son jugement en première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait alors estimé que ces propos constituaient « une exhortation, tantôt implicite tantôt explicite, à la discrimination et à la haine à l’égard de la communauté musulmane ».
Pour la justice, il n’y avait pas de doute que cela dépasse « les limites de la liberté d’expression ».
Pourtant, le 28 septembre 2019 lors d’une « convention de la droite » organisée par les proches de Marion Maréchal (Rassemblement National), le polémiste qui tente de se présenter à l’élection présidentielle de 2022 avait tenu des propos très virulents contre les musulmans et les immigrés. Ainsi, il avait traité les immigrés de « colonisateurs » et avait prétendu à « l’islamisation de la rue ».
En outre, il n’avait pas hésité à comparer le voile et la djellaba à des « uniformes d’une armée d’occupation » en référence à des nazis.
– Tous les musulmans ne sont pas visés
Mais selon les révélations du site d’information Médiapart qui a eu accès au compte rendu de la décision, « aucun des propos poursuivis », prononcés par Éric Zemmour « ne vise l’ensemble des Africains, des immigrés ou des musulmans mais uniquement des fractions de ces groupes », estime donc le tribunal.
« Une décision aberrante et dangereuse » aux yeux d’associations parties civiles au procès, qui annoncent à Mediapart, se pourvoir en cassation.
Malgré ses propos polémiques, Eric Zemmour occupe un espace médiatique très important où il intervient régulièrement dans des médias pour déverser sa haine.
ll avait d’ailleurs été condamné définitivement en 2011 pour « provocation à la discrimination raciale », suite à des propos tenus lors d’une émission télé.