L’épidémie de choléra se poursuit dans plusieurs districts du Cameroun, notamment dans les villes de Buea, Limbe et Tiko dans la région du Sud-Ouest du pays.
Selon le ministère de la santé publique, le dernier bulletin de santé de cette épidémie affiche 3 407 cas notifiés au 5 avril, dont 754 nouveaux cas de contamination.
Depuis trois mois, cette maladie a déjà fait 83 décès pour un taux de létalité de 2,4%, selon la même source.
Il y a eu un pic de cas de choléra dans la région du Sud-Ouest entre les 16 et 22 mars.
« Entre le 16 et le 22 mars, une flambée de cas de choléra a été observée dans le Sud-Ouest avec plus de 300 cas notifiés, soit 43 cas et 20 décès à Kumba, 111 cas et 2 décès à Buea, 122 cas à Limbe, 68 cas et 05 décès à Tiko. On a enregistré aussi 16 cas et 02 décès à Yaoundé », a indiqué le ministre de la Santé, Malachie Manaouda.
Face à cette nouvelle résurgence, le système de gestion du choléra a été activé, selon le ministre Manaouda, et les équipes ont été renforcées dans la région pour faire face à la maladie diarrhéique.
A la suite d’une récente visite de terrain, Malachie Manaouda a indiqué que « la situation est sous contrôle » dans les cinq régions touchées au Cameroun à savoir le Sud-Ouest, le Littoral, le Centre, le Nord et le Sud.
« La qualité de l’eau consommée et le niveau d’hygiène sont les facteurs qui ont favorisés cette résurgence inquiétante du cholera dans le pays. Les populations sont une fois de plus appelées à la vigilance », a indiqué à l’Agence Anadolu le ministre camerounais de la santé.
« Moi et mon collègue de l’Eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba, avons fait le tour des localités de Buea, Limbe et Tiko le 29 mars, dans le but de trouver des solutions permanentes pour contenir l’épidémie du choléra actuelle au Cameroun. Nous espérons que la situation va se stabiliser », a expliqué le ministre.
D’après Paul Zanen, infirmier à l’hôpital de district de Deido à Douala, «l’eau potable, ce liquide précieux indispensable à la vie, n’est pas au rendez-vous chez les populations de Douala, Yaoundé et d’ailleurs. Outre l’insuffisance des points d’approvisionnement en eau potable ou les coupures intempestives, le retour des pluies vient aggraver la situation avec des flaques d’eau qui stagnent le long des rues. Un état de choses qui engendre la promiscuité surtout dans les quartiers difficiles, les maisons d’arrêt, les villages, … où le respect des règles d’hygiène élémentaires n’est pas la choses la mieux partagée de tous ».