Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Cissoko EMBALÒ, a déclaré jeudi qu’il ne briguerait pas un second mandat lors des élections de novembre. Le « général » du Gaabu a néanmoins confié à Jeune Afrique qu’il pourrait revenir sur sa décision de ne pas briguer un second mandat
Le président de la Guinée Bissau, Umaro Sissoco EMBALÒ, dont l’élection avait été contestée par les opposants, a annoncé mercredi 11 septembre qu’il ne briguerait pas de second mandat après celui en cours jusqu’en 2025. « Je ne serai pas candidat en 2025. Mon épouse m’a conseillé de ne pas me présenter. Je respecte donc ses conseils », a-t-il déclaré à des journalistes après le conseil des ministres.
Cette déclaration est inattendue car des mouvements s’étaient formés en faveur de sa candidature. Le terme du mandat actuel et la date de la prochaine présidentielle sont sujets à controverse.
Après l’élection de décembre 2019, M. Embalo, général de réserve de 51 ans revendiquant la victoire, s’était fait investir en février 2020, pour cinq ans, à la tête de ce petit pays lusophone d’Afrique de l’Ouest à l’instabilité chronique. La communauté internationale a fini par entériner son élection. Mais le résultat du scrutin a donné lieu à des mois de contestation, même après l’investiture, devant les organes de validation.
Pour cette succession, le « général » Umaru EMBALÒ écarte ses plus virulents opposants Domingo Simoes PEREIRA, Braima CAMARA, Nuno NABIAM : « Je ne serai pas remplacé par un bandit »
Le principal adversaire de M. Embalo, Domingos Simoes Pereira, a toujours refusé de reconnaître la victoire de son opposant, frauduleuse selon lui. M. Embalo s’est déclaré mercredi opposé à ce que certains de ses rivaux lui succèdent. « Ce ne sera ni Domingos Simoes Pereira, ni Nuno Gomes Nabiam, ni Braima Camara qui me remplaceront », a-t-il déclaré sans préciser son propos. « Je ne serai pas remplacé par un bandit », a-t-il ajouté à propos de ces opposants.
Depuis son indépendance du Portugal, en 1974, le pays a connu une multitude de putschs et de tentatives de coup de force. Avec l’élection présidentielle de 2014, la Guinée-Bissau s’est engagée dans la voie d’un retour à l’ordre constitutionnel ; ce qui ne l’a pas préservée des turbulences qui se sont poursuivies sous la présidence de M. Embalo.
La Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres au monde et considérée comme l’un des plus gangrenés par la corruption. L’instabilité et la pauvreté favorisent les activités de narcotrafiquants, qui utilisent la situation géographique de la Guinée-Bissau, sur la côte Atlantique de l’Afrique, pour faire transiter la cocaïne d’Amérique latine vers l’Europe, avec la complicité suspectée de cadres de l’armée et d’officiels.