Des experts sont réunis pour deux jours à Abidjan en vue d’élaborer une politique nationale de gestion intégrée des frontières de la Côte d’Ivoire dans un contexte marqué par les menaces sécuritaires et terroristes aux frontières du pays.
« Les problématiques à nos frontières renvoient à des enjeux essentiels dans la gouvernance de nos Etats, notamment dans la sous-région ouest-africaine confrontée au terrorisme comme l’atteste l’actualité chaque jour », a déclaré Daouda Ouattara, conseiller spécial du Premier ministre ivoirien Patrick Achi, à l’ouverture des travaux mercredi.
Cette politique nationale de gestion des frontières, a-t-il expliqué, constituera un « cadre référentiel » qui permettra au gouvernement ivoirien de disposer d’un outil explicitant sa vision et de mettre en oeuvre sa politique en matière de gestion et de développement des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays.
« De nos jours, les enjeux aux frontières obligent nos Etats à sortir des approches traditionnelles pour mettre en oeuvre de véritables politiques de gestion des frontières », a relevé pour sa part le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire, Diakalidia Konaté.
Selon lui, « la menace sécuritaire qui se déploie à grande échelle dans la sous-région ouest-africaine fait des zones frontalières son point d’appui du fait de la fragilité de celles-ci ».
Un état des lieux de la situation aux frontières ivoiriennes a mis en exergue plusieurs défis « à relever au plus vite », a dit M. Konaté, notamment les défis de gouvernance, de sécurité, de prévention des conflits, de cohésion sociale et surtout de développement socio-économique des zones frontalières.
Pour lui, la politique nationale devrait permettre de marquer davantage la présence de l’Etat dans les zones frontalières, de sortir les frontières de leur « vulnérabilité et de leur fragilité » pour en faire des leviers essentiels de sécurisation et de développement socio-économique en transformant les frontières en des « passerelles d’intégration » des pays.
L’élaboration de cette politique se fonde sur une approche participative qui intègre, au plan régional, les orientations de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, au plan continental, celles de l’Union africaine (UA) relatives, entre autres, à sa stratégie pour une meilleure gouvernance intégrée des frontières.
Selon les experts, elle vise à renforcer la présence de l’Etat et à améliorer l’offre de services publics aux populations des zones frontalières. Cette politique se structure autour de plusieurs domaines prioritaires, dont la prévention et la résolution des conflits, la gestion coopérative des frontières, le développement des zones frontalières et l’engagement communautaire, la mobilité, la migration et la facilitation du commerce.
Les travaux d’élaboration de cette politique nationale prévus pour durer un an se poursuivront avec des ateliers régionaux à Abidjan (sud), Abengourou (est), Korhogo (nord) et Man (ouest).
Xinhua