Le nombre d’enfants effectuant des travaux dangereux dans la production de cacao en Côte d’Ivoire a augmenté de 21,5% pendant la période de confinement due à l’épidémie de nouveau coronavirus, a dénoncé la fondation International Cocoa Initiative (ICI), active dans la protection des enfants dans les communautés productrices de cacao.
« Les données ont révélé une augmentation de l’identification du travail des enfants de 16% à 19% pendant le confinement partiel entre le 17 mars et le 15 mai, soit une augmentation de 21,5% », indique son rapport dévoilé jeudi.
L’étude a porté sur un total de 1.443 ménages visités dans 263 communautés et 3.223 enfants ont été interrogés pendant la période du confinement partiel en Côte d’Ivoire, premier pays producteur de cacao au monde.
L’analyse des données de ces 263 communautés productrices « montre une augmentation significative du nombre d’enfants identifiés effectuant des travaux dangereux dans la production de cacao, par rapport à la même période dans les années précédentes », affirme l’ICI qui la juge « préoccupante », même si elle pense qu’il est « peut-être trop tôt » pour attribuer l’impact complet au confinement partiel dû à la pandémie.
A en croire la fondation, cette augmentation du travail des enfants pourrait être due à la fermeture des écoles, à des restrictions de mouvement entraînant une moindre disponibilité de la main-d’oeuvre adulte, à un ralentissement économique affectant les producteurs de cacao, ou à une combinaison de ces facteurs et d’autres encore.
Pour l’ICI, ces résultats mettent en évidence la vulnérabilité des ménages producteurs de cacao en Afrique de l’Ouest et montrent à quelle vitesse les progrès réalisés dans la lutte contre le travail des enfants peuvent être potentiellement inversés.
« Compte tenu de l’évolution rapide de la situation en Côte d’Ivoire, les acteurs du secteur du cacao devraient envisager de prendre des mesures supplémentaires pour faire face aux effets négatifs de la crise sur les ménages producteurs de cacao et leurs enfants », conclut le rapport.
A ce jour, la Côte d’Ivoire compte 9.702 cas d’infection confirmés, dont 4.381 personnes guéries, 68 décès et 5.253 cas actifs.
Depuis le 8 mai, le gouvernement a amorcé un assouplissement des mesures de restriction avec notamment la levée du couvre-feu, la réouverture des écoles et des restaurants, ainsi que la reprise de tous les vols.
La capitale économique, Abidjan, épicentre de l’épidémie avec 95% des cas, reste toutefois coupée de l’intérieur du pays et la fermeture des frontières terrestres et maritimes est maintenue, tout comme la fermeture des bars et lieux de spectacle.
ATLANTICACTU/XINHUA