Trois mois après sa démission du gouvernement, l’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères Marcel Amon Tanoh (69 ans) a annoncé, mercredi, sa candidature à la prochaine élection présidentielle du 31 octobre, sans préciser s’il sera candidat indépendant ou pas.
« Au regard de l’expérience que j’ai acquise au service de mon pays, après avoir longuement écouté et après avoir murement réfléchi, j’ai décidé de me porter candidat à la prochaine élection présidentielle», a déclaré Amon Tanoh, ancien homme de confiance du président Alassane Ouattara, lors d’un point presse.
« Je veux rassembler les hommes et fédérer les énergies, je veux être le trait d’union entre l’état et le peuple, le trait d’union entre le respect de nos traditions et notre désir de modernité, le trait d’union entre les religions, les régions, le trait d’union entre tous les Ivoiriens. Je veux construire une Cote d’Ivoire », a-t-il soutenu.
Critiquant l’actuel, régime, Marcel Amonh Tanoh estime que pendant les dernières décennies de gouvernance de Ouattara les « efforts communs n’ont pas été à la hauteur » des promesses.
« Nous avons mené à bien de grands ouvrages mais nous avons abandonné notre humanité. Nous avons bâti des ponts, mais nous avons oublié de construire des passerelles entre les hommes. Nous avons restauré notre image, mais nous avons renoncé à notre cœur. Cette vision a atteint ses limites et le pays s’est fortement crispé. Dans un monde en plein bouleversement, qui exige innovation et expérience, la Côte d’Ivoire ne peut plus se permettre d’investir dans des solutions sans portée humaine », a-t-il insisté.
Marcel Amon-Tanoh, a été un proche collaborateur du président Ouattara, pendant des décennies. Il a occupé différents postes ministériels en commençant par celui des Transports, ensuite du Tou-risme, puis la Construction.
Il devient directeur de cabinet du président de la République en dé-cembre 2010 et ministre des Affaires étrangères par intérim, puis con-firmé jusqu’en mars 2020.
Il a remis sa démission le 19 mars 2020.
Pour rappel, les candidatures à la présidentielle ont été ouvertes le 16 juillet courant pour une durée de 45 jours. Parmi les candidats qui se sont déjà prononcés, il y a l’opposant Guillaume Soro, en exil à Paris, ainsi que l’ancien chef de l’Etat, Henri Konan Bedié.
En ce qui concerne le président sortant Alassane Ouattara, bien qu’il ait annoncé son intention de ne pas se porter candidat, tout devient possible après le décès, le 8 juillet du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui portait l’étendard du parti au pouvoir.
ATLANTICACTU/AA