La France va surveiller la présence du variant britannique du coronavirus, repérés pour l’instant dans une vingtaine de cas. Mais les chercheurs s’inquiètent aussi du variant sud-africain, qui comporte plus de mutations sur la pointe du coronavirus. Des analyses sont en cours pour voir s’il ne contourne pas la réponse immunitaire apportée par les vaccins.
Comme la Grande-Bretagne, l’Afrique du Sud fait face à une croissance exponentielle de l’épidémie. Avec près de 20 000 nouveaux cas par jour, c’est trois fois moins qu’en Angleterre, sauf que là-bas en ce moment c’est l’été et que les habitants peuvent passer plus de temps à l’extérieur. Cependant, eux aussi sont touchés par une variante du Coronavirus, appelée 501.V2, qui concerne aujourd’hui 90% des personnes testées.
Une variante plus contagieuse, comme le variant britannique
Les chercheurs ont repéré ce variant en octobre alors qu’il n’y avait que 2 000 cas par jour. Les patients ne font pas plus de formes graves mais ils ont une charge virale plus élevée c’est-à-dire qu’ils peuvent le transmettre plus facilement à leurs proches, les gens tombent malades en même temps. Les plus fragiles arrivent donc au même moment à l’hôpital, ce qui provoque la saturation des services de santé. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement sud-africain a imposé fin décembre le port du masque partout, des couvre-feux et l’interdiction de la vente d’alcool.
Déjà un cas repéré en France
Un habitant du Haut-Rhin a contracté ce variant sud-africain après un voyage sur place. Il est aujourd’hui guéri après s’être mis à l’isolement. Mais c’est parce qu’il est allé se faire tester près de chez lui, en Suisse, que l’on a repéré la présence de ce variant sur notre territoire. Le ministre de la Santé Olivier Véran a donc aussi demandé un repérage dans certains tests de sa signature ainsi que du britannique pour repérer sa diffusion, pour l’instant limitée à 22 cas.
Des mutations supplémentaires sur la pointe du coronavirus
Si ce variant inquiète plus certains chercheurs c’est parce qu’il comporte aussi des mutations sur la protéine de pointe du coronavirus. Et il en a même davantage que le variant britannique, notamment une baptisée E484K. C’est justement cette protéine que les vaccins ont ciblée pour apprendre à nos cellules à repérer le virus et à le combattre. Il ne faut pas trop qu’elle change de composition sinon cela remettra en cause leur efficacité. Si les chercheurs sont plutôt rassurants sur le variant anglais, des analyses sont en cours pour voir si le variant sud-africain ne contourne pas la réponse immunitaire apportée par les vaccins mais aussi par une première infection au virus d’origine.
On attend d’avoir les résultats des tests en cours pour vérifier cette hypothèse, a expliqué le directeur exécutif de l’Institut national sud-africain des maladies. De son côté, le patron de BioNtech estime qu’il peut recombiner son vaccin contre cette nouvelle souche ou une autre en six semaines s’il le fallait.
Source : FranceInfon