Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a lancé, lundi, à l’Assemblée nationale à Bangui des concertations dites « Dialogue républicain » qu’il avait promis depuis mars 2021.
« Le dialogue républicain, dois-je le rappeler, s’inscrit dans ma vision politique de main tendue qui vise à réunir les fils et filles du pays autour d’un même idéal, à savoir, bâtir ensemble la République centrafricaine dans la paix et l’unité nationale», a relevé le président centrafricain.
«Ne perdons pas de vue que l’objectif recherché demeure la pacification et le développement durable de notre pays», a-t-il souligné.
Les participants qui travailleront en commissions jusqu’au 27 mars courant, traiteront d’un champ élargi de sujets tels que la paix et sécurité, la gouvernance politique, le développement économique et social, ainsi que la diplomatie centrafricaine.
À la veille de l’ouverture du « dialogue républicain », l’opposition a annoncé son retrait du jeu.
Les principaux partis de l’opposition qui se sont regroupés autour de la Coalition de l’opposition démocratique (COD-2020), composée notamment du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) de Martin Ziguélé et du Parti africain pour une transformation radicale et l’intégration des États (Patrie) de Crépin Mboli-Goumba, ont attendu annoncé le dimanche 20 mars leur boycott.
« Au lieu d’un dialogue regroupant toutes les forces vives de la nation, le Président Touadera a préféré organiser un dialogue dit républicain aux contours flous, au contenu incertain et dont la finalité ne pouvait nullement conduire à la restauration de la paix, à la réconciliation nationale et à la refondation de l’Etat », a regretté l’opposition dans son communiqué.
« L’inclusivité implique la participation de toutes les forces politiques du pays –les partis politiques, la société civile (…) et les groupes armés parce qu’ils sont des protagonistes de la crise, donc, on ne peut pas régler la crise en les excluant », a déclaré lors d’une conférence de presse à Bangui, dimanche, Nicolas Tiangaye, porte-parole de la Coalition de l’opposition-2020 (COD-2020).
L’opposition a aussi reproché aussi au gouvernement de Touadera de ne pas avoir inclus, dans les thèmes prévus du dialogue républicain, « la question de la crise post-électorale », c’est à dire ce qu’elle considère comme la réélection non légitime de Touadéra le 27 décembre 2020.
Elle a aussi insisté sur « le parrainage de la communauté internationale », notamment des institutions sous régionales, à savoir, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Réclamé par l’opposition centrafricaine, le processus de réconciliation nationale avait été promis par le président Faustin-Archange Touadera au lendemain de sa réélection lors du scrutin de décembre 2020.