@Atlanticactu.com – Plus d’une dizaine de jours avec le début de l’opération pour « laver l’affront » contre le chef rebelle Salif Sadio et ses différentes bases, les détonations nourries entendues jusqu’ici dans le Nord Sindian à la lisière de la frontière d’avec la Gambie, semblent se rapprocher de plus en plus de la capitale du Blouf. Hier jeudi en début de soirée, de lourdes détonations ont déchiré l’atmosphère pendant plusieurs minutes dans la forêt classée de Boutolate créant la psychose chez les populations. Au même moment, un avion visiblement de l’armée, survolait la zone.
Si les opérations déclenchées contre Salif Sadio et ses sbires sont salutaires, il n’en demeure pas qu’elles installent davantage une insécurité notoire dans le département de Bignona. En l’espace de quelques jours, les usagers de la Route Nationale 4 ont subi deux braquages ayant causé la blessure d’au moins une personne et la perte d’importantes sommes d’argent. Coïncidence ou hasard, Bignona qui est l’un des départements largement remportés par la coalition Yewwi Askanwi lors des élections locales de janvier dernier, est devenue une véritable forteresse militaire. Du jamais vu depuis plusieurs années. Mais, l’incursion supposée d’éléments du MFDC en fuite vers d’autres cieux plus cléments, serait la cause de cet important déploiement de forces.
Ce jeudi en début de soirée, des échanges de tirs ont installé le doute chez les populations du village de Boutolate et environs, situés à quelques deux kilomètres de Bignona. Des détonations qui ont poussé les populations des villages riverains Kagnarou, Bindago, Piran Diakine, Bignona entre autres, à commencer à plier bagages pour trouver refuge ailleurs. En effet, les villageois craignent d’être des victimes d’exactions de part et d’autre des belligérants.
Sur le théâtre des opérations, l’armée poursuit sa conquête. Les conséquences engendrées par cette situation sont entre autres le déplacement massif des populations et la fermeture d’une trentaine d’écoles. L’armée sénégalaise a annoncé mardi avoir « totalement détruit » plusieurs bases rebelles appartenant à des séparatistes en Casamance. Un soldat sénégalais a été tué lors de l’opération militaire. Les affrontements ont fait plusieurs morts dans le camp des rebelles, a annoncé l’armée sans en préciser le nombre, et d’autres séparatistes ont fui en abandonnant armes et matériel.
L’armée avait annoncé le 13 mars le lancement d’une mission « de sécurisation », selon l’état-major à Dakar, au nord de cette région agitée par la rébellion indépendantiste du MFDC, près de la frontière avec la Gambie. Elle fait suite aux accrochages survenus le 24 janvier entre des soldats sénégalais de la force Cédéao en Gambie et des combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.
Rose DIEDHIOU