Les autorités burkinabè ont interdit une manifestation prévue samedi à Ouagadougou, pour soutenir les forces de défense et de sécurité et leurs supplétifs dans la lutte contre le terrorisme et encourager une diversification géostratégique en matière de coopération militaire, a-t-on appris de source officielle.
Dans un communiqué adressé vendredi soir, aux organisateurs le Secrétaire général du Haut-Commissariat du Kadiogo chargé de l’expédition des affaires courantes, Christian Charles Rouamba a, annoncé l’interdiction de ladite manifestation au regard du contexte sécuritaire fragile.
« Au regard du contexte sécuritaire, je ne puis marquer mon accord pour la tenue de votre manifestation. Par conséquent je vous invite à sursoir à cette marche meeting envisagée », a-t-il écrit.
Cette manifestation qui devrait partir de la Place de la Nation en empruntant l’Avenue de la Cathédrale, l’Avenue Mogho Naaba, la Bataille du Rail, l’Avenue Monseigneur Thievenoud avant de revenir à la Place de la Nation pour leur meeting, était envisagée par des organisations de la société civile dont le mouvement « Burkina-Russie » qui avait appelé mercredi dernier à une grande manifestation.
Lors d’une conférence de presse animée mercredi, Moussa Sanfo, porte-parole du mouvement avait soutenu que la France, qui se dit une grande puissance, est dans l’incapacité d’assurer la sécurité de ses « colonies ».
« Nous appelons nos autorités à se tourner vers la Russie pour efficacement lutter contre le terrorisme », avait-il dit appelant à « dire non à l’insécurité et non à la coopération louche avec la France ».
Ce n’est pas la première fois que des organisations de la société civile burkinabè s’insurgent contre la coopération militaire française avec le Burkina Faso.
Un convoi de l’armée française en provenance de la Côte d’Ivoire, entré le 16 novembre dans le territoire burkinabè, avait été bloqué durant plusieurs jours par des manifestants hostiles à la présence militaire française dans le Sahel.
Fin mars, à l’appel de la coalition « Faso Lagam Taaba Zaaka », une association de la société civile, des manifestants avaient appelé les nouvelles autorités du pays à rejeter les accords avec la France et de se tourner vers la Russie.
Cette manifestation qui était prévue à la Place de la Nation de la capitale n’avait pas aussi obtenu l’autorisation des autorités, obligeant ses initiateurs à tenir une conférence publique dans les locaux du Conseil burkinabè des chargeurs.
Le 1er avril courant, dans son message à la Nation, le président de la transition le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a annoncé l’interdiction des manifestations à caractère politique et associatif.