Le jugement concernant les intérêts civils dans le cadre du procès de l’assassinat, en 1987, de l’ancien président burkinabè Thomas Sankara et de ses douze compagnons, a été renvoyé au 25 avril prochain, par le tribunal militaire de Ouagadougou.
Les avocats des deux parties ont évoqué le manque de temps pour prendre connaissance du dossier, à l’ouverture de la séance, mercredi.
Alors que les avocats de la défense demandaient trois semaines de renvoi, ceux des parties civiles demandaient deux semaines et le parquet une semaine.
Après concertations, le tribunal a renvoyé le dossier au 25 avril 2022.
Si certains avocats disent avoir reçu tardivement les pièces des parties civiles et celles de l’Agent judiciaire de l’État (AJE), d’autres ont déclaré n’avoir pas reçu de pièces.
Dans ce procès qui a débuté le 11 octobre 2021, Blaise Compaoré ancien président burkinabè, son bras droit le général Gilbert Diendéré, et Hyacinthe Kafando présenté comme le chef du commando, ont été condamnés le 06 avril à la prison à vie.
Huit autres accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans à vingt ans de prison tandis que trois accusés ont été acquittés.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara, tombait sous les balles d’un commando lors d’un coup d’Etat à l’issue duquel son ami et conseiller principal et numéro deux du régime, le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir.
Compaoré a été à son tour chassé du pouvoir par un soulèvement populaire fin octobre 2014, après 27 années de règne, alors qu’il voulait modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat.
Il s’est ensuite exilé en Côte d’Ivoire qui lui a offert la nationalité.
Lundi, le ministre burkinabè en charge de la justice Barthélémy Kéré, a déclaré que le Burkina Faso « prendra ses responsabilités s’il y a lieu », en ce qui concerne la procédure d’extradition de Compaoré.
Ce premier procès de l’assassinat de Sankara n’a pas touché le volet international du dossier.
La responsabilité de certaines capitales africaines et puissances occidentales dans cet assassinat, notamment la France, a été évoquée mais à ce jour, il n’existe pas de preuves d’une telle implication.
Le collectif des avocats de la famille Sankara a, quant à lui, déclaré jeudi dernier, lors d’une conférence de presse, qu’il comptait s’attaquer maintenant au volet international de ce dossier, notamment au plan des complicités internationales.