Une nouvelle enquête conduite en juillet et août 2020 dans 11 communes du Burkina Faso a révélé que 535.500 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë globale dont 156.500 présentent une forme sévère, a rapporté l’ONU sur son site.
Cette enquête nutritionnelle dans les communautés et les sites d’accueil des personnes déplacées internes conduite en juillet et août 2020 par l’ONG Davycas en appui au ministère de la Santé, avec l’accompagnement du Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF a été menée dans 11 communes regroupant une forte concentration de populations déplacées internes, précise l’ONU soulignant que ces communes abritent un total de 576.972 personnes déplacées sur les 1.013.234 recensées au niveau national.
Ces enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont un risque de mortalité neuf fois plus élevé que les enfants bien nourris, relève encore l’ONU ajoutant que les taux de mortalité infantile ont franchi le seuil de référence d’un décès pour 10.000 enfants par jour sur le site d’accueil des populations déplacées de Barsalogho et dans la commune de Gorgadji.
« Les facteurs aggravants entrainant la dégradation de la situation nutritionnelle des enfants dans ces localités sont principalement liés au déplacement des populations suite à l’insécurité, la réduction de l’accès aux moyens d’existence et la réduction de l’accès aux soins de santé et de nutrition », a indiqué James Mugaju, Représentant adjoint de l’UNICEF au Burkina Faso, cité dans le communiqué de l’ONU.
« La pandémie de coronavirus a brutalement impacté les ménages et leurs capacités à subvenir aux besoins premiers de leurs enfants. Les enfants paient le plus lourd tribut d’une triple crise : sécuritaire, sanitaire et alimentaire », a-t-il souligné.
L’enquête révèle qu’à Gorom-Gorom dans la région du Sahel et le site d’accueil de populations déplacées de Barsalogho dans la région du Centre-Nord, le nombre d’enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition aigüe globale dépasse le seuil alarmant de 15% fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), atteignant respectivement 18,4% et 16,1%.
Les communes de Dori, Gorgadji, Bourzanga et Fada N’Gourma présentent des prévalences classées élevées de malnutrition aiguë globale variant entre 12,5 à 13,6%, selon la même source.
« Nous devons encore intensifier les efforts avec les partenaires et les autorités pour assurer la continuité des services de nutrition dans les zones difficiles d’accès et offrir un paquet intégré de prévention et de prise en charge de la malnutrition afin d’atteindre ces enfants dans le besoin d’urgence. C’est essentiel car une bonne nutrition pour les enfants, dès leurs premiers jours et premiers mois les protège contre les maladies et les infections, et favorise leur rétablissement lorsqu’ils tombent malades », a souligné James Mugaju.
ATLANTICACTU/AA.
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