Arrêté le 24 janvier 2022, en marge du coup d’Etat opéré par les militaires, puis placé en « résidence surveillée » depuis lors, l’ex-président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré a été libéré ce mercredi a annoncé le porte-parole du gouvernement burkinabè Lionel Bilgo dans un communiqué.
« Le gouvernement du Burkina Faso informe l’opinion nationale, qu’après les concertations entamées il y a un peu plus de trois semaines avec l’ancien Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré il a été décidé qu’il rejoindra ce mercredi 06 avril 2022 son domicile à Ouagadougou », a déclaré Bilgo.
« Toutefois le gouvernement rassure que des mesures sont prises pour garantir sa sécurité », a-t-il ajouté.
Cette libération faisait partie des exigences de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lors de son sommet extraordinaire tenu le 25 mars à Accra au Ghana.
Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), la formation politique de Kaboré, et des organisations de la société civile avaient demandé à plusieurs reprises la mise en liberté de l’ex-président.
Pour rappel, des militaires ont renversé le 24 janvier dernier l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré, jugeant que sa gestion de la situation sécuritaire était « inefficace ».
Une transition de trois ans a été amorcée avec le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba comme président et Albert Ouédraogo, comme Premier ministre.
La CEDEAO s’est dite « très préoccupée », par la durée de trois ans de la transition politique et a décidé de maintenir la suspension du pays de ses instances.
Elle a également demandé la finalisation d’un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022 sous peine de sanctions économiques et financières.
Par ailleurs, elle a décidé de nommer un médiateur pour le Burkina Faso pour faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes et assurer une transition réussie.
Pour sa part, le président Damiba a déclaré vendredi dernier dans une adresse à la Nation que la durée de la transition pourrait être révisée si la situation sécuritaire s’améliorait.
Ce mercredi à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Lionel Bilgo a souligné que le Burkina Faso avait demandé l’accompagnement de la CEDEAO sur le plan humanitaire et sécuritaire.