@Atlanticactu.com — L’armée burkinabè a arrêté le président Roch Marc Christian Kaboré, dans la nuit de dimanche à lundi, a rapporté la radio-télévision nationale (RTB), lundi, précisant qu’une « déclaration des mutins est attendue dans les prochaines heures ».
« Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a évincé Roch Kabore », a également annoncé lundi matin, le journal News Ouaga.
« Le président Roch Kabore a été détenu dans un camp militaire par les soldats mutins », a pour sa part rapporté l’agence Reuters selon des sources diplomatiques.
Un peu plus tôt ce lundi, des soldats encagoulés avaient pris position à Ouagadougou devant le siège de la télévision nationale.
Nous apprenons par ailleurs que « le Général Diendéré a été libéré par les mutins et est actuellement en sécurité au Camp Laminzana ». Condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015, le général Diendéré est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara, icône panafricaine, en 1987.
Tout est parti de tirs sporadiques puis nourris ce dimanche, à l’aube. Des tirs qui ont réveillé les Ouagavillois qui, la veille, avaient vu une manifestation en soutien au Mali réprimée par des courses poursuites et l’usage de gaz lacrymogène.
Sur les antennes de la télévision nationale, le ministre des armées, le Général Barthélemy Simporé dans des propos paradoxaux ravive la rumeur relative à un profond malaise dans les casernes :
« Nous ne savons pas ce qu’ils revendiquent. Nous sommes en train de suivre pour entrer en contact avec ceux qui sont à la manœuvre. Le chef de l’État n’a pas été arrêté. Aucune institution de la République n’a pour le moment été inquiétée. Ce sont des tirs bien circonscrits qui sont sous contrôle. »
Des tirs nourris sous contrôle. Pourtant, dimanche, un couvre-feu est décrété de 20h à 5h30, jusqu’à nouvel ordre et sur toute l’étendue du territoire.
Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.