Prestataire de l’armée américaine en Irak, sauveur d’enfants… Michael Taylor, complice présumé de Carlos Ghosn lors de sa fuite du Japon, a été arrêté aux Etats-Unis.
Deux complices présumés de l’ex-PDG de Renault ont été interpellés ce mercredi aux Etats-Unis. Ils sont soupçonnés d’avoir aidé Carlos Ghosn à fuir le Japon en direction du Liban fin décembre 2019 alors qu’il était assigné à résidence à Tokyo avant son procès pour des malversations financières présumées. Il s’agit de Michael Taylor et de son fils, Peter, tous deux visés par un mandat d’arrêt du Japon.
Spécialiste des opérations dangereuses
Michael Taylor, né en 1960 à Staten Island, a été élevé par un beau-père militaire et a servi pendant quatre ans au sein des forces spéciales américaines, rapporte Le Parisien.En 1982, il est envoyé à Beyrouth comme formateur des forces spéciales libanaises où il rencontre sa future femme, avec qui il aura trois garçons. Plus tard, en 1991, alors qu’il est devenu réserviste, Michael Taylor est infiltré par les Américains au sein d’une opération de démantèlement d’un trafic de haschisch dans la vallée de la Beeka, au Liban.
Fort de son expérience en la matière, ce béret vert fonde en 1994 l’American International Security Corp (AISC), une entreprise spécialisée dans « la réduction des menaces, l’évaluation de la vulnérabilité, la protection, le maintien en vie et la logistique », poursuivent nos confrères dans un portrait qui lui est consacré. Il coopère alors avec les services américains et de grands groupes comme ABC et Delta Airlines.
En 2008, ce spécialiste des opérations dangereuses qui se charge aussi de récupérer des enfants enlevés par un parent dans son pays d’origine, propose d’aller récupérer le journaliste d’investigation David Rohde, alors enlevé par les talibans en Afghanistan. Mais le reporter parviendra à s’évader avant que l’extraction de Taylor n’ait lieu.
Un séjour en prison qui le « rapproche » de Ghosn
Quelques années plus tard, en septembre 2012, le béret vert est suspecté d’avoir bénéficié des informations d’un ancien militaire américain lui ayant permis de décrocher cinq ans plus tôt un contrat de 900 000 dollars pour des missions de formation aux commandos afghans. Il est alors interpellé dans l’Utah et incarcéré pendant un an. Michael Taylor qui plaide d’abord non-coupable, signe finalement un accord reconnaissant qu’il a versé des pots-de-vin pour décrocher les contrats. Le procureur de l’Utah met fin aux poursuites contre lui.
Lorsqu’il sort de prison en novembre 2013, sa société AISC est finalement dissoute. Mais selon nos confrères, le spécialiste de la sécurité expérimenté semble avoir continué à travailler au sein de l’International Security Assistance Groupe (ISAG).
Dans un entretien début janvier relayé par L’Opinion, il est notamment revenu sur l’évasion de Carlos Ghosn, en prenant soin de ne pas trop en dire sur son niveau d’implication. « J’ai appris la situation difficile de Carlos Ghosn et je me suis senti très proche de lui, en ce sens que nous avons tous deux été otages d’un système judiciaire injuste », a-t-il déclaré en référence à sa propre incarcération.
L’Express