L’ancien ministre algérien de la Justice sous Bouteflika, Tayeb Louh, a été condamné, mardi soir, à six ans de prison ferme et 200 000 DA d’amende (environ 900 dollars). Ce verdict a été prononcé par le juge près le tribunal criminel de Dar El Beida, à l’est de la capitale Alger, à l’issue d’un procès marathon qui aura duré trois jours.
Le même tribunal a condamné aussi, Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, à deux ans de prison ferme et 100 000 DA d’amende (environ 450 dollars). la même sentence a été prononcée contre l’homme d’affaires, réputé proche du cercle présidentiel à l’époque de l’ancien régime, Ali Haddad.
Pour sa part, l’ancien inspecteur général du ministère de la Justice,Tayeb Belhachemi, a écopé de deux ans de prison et 200 000 DA d’amende. Le juge a prononcé, en revanche, la relaxe pour le reste des accusés.
Lundi dernier, au deuxième jour de ce procès, le procureur de la République près le même le tribunal avait requis dix ans de prison ferme à l’encontre de l’ancien ministre algérien de la Justice et sept ans de réclusion contre Saïd Bouteflika.
Dans son réquisitoire, le représentant du parquet a demandé aussi l’interdiction d’exercer toute haute fonction à l’encontre de l’ex-Garde des Sceaux, poursuivi pour « abus de fonction », « entrave au bon déroulement de la Justice », « faux en écriture officielle» et « incitation des juges à la partialité ».
Le procureur a demandé également sept ans de prison ferme contre l’homme d’affaires, Ali Haddad, l’ancien secrétaire général du ministère de la Justice, Laâdjine Zouaoui et l’ancien inspecteur général du même ministère, Tayeb Belhachemi.
Il a requis également une peine de trois ans de prison à l’encontre du reste des accusés, à savoir les juges, Mokhtar Belahrach, Samoun Sid Ahmed, Khaled Bey, ainsi que l’avocat Derfouf Mustapha.
Ces derniers sont poursuivis pour « leurs interventions, sur instructions de l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh, dans la falsification de documents officiels et de jugements ».
Les accusés, rappelons-le, sont poursuivis pour l’affaire de l’annulation du mandat d’arrêt international émis, en août 2013, contre l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, ainsi que l’affaire d’intervention, sur ordre du ministre de la Justice Tayeb Louh, en vue « de falsifier un procès-verbal avec effet rétroactif dans le but d’admettre une candidate lors des législatives de mai 2017 ».