Le sommet de la Ligue Arabe, prévu le 23 mars prochain à Alger, n’aura pas lieu à la date annoncée en septembre dernier par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune. Selon le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Hossam Zaki, le rendez-vous sera « reporté ».
Le numéro deux de l’organisation panarabe, cité par plusieurs médias arabes, a avancé l’argument de la crise sanitaire liée à la propagation de la Covid-19. « L’Algérie elle-même préfère l’option », a soutenu Hossam Zaki, qui était en visite à Alger il y a une semaine, où il a conduit une délégation chargée de surveiller l’avancée de l’organisation de ce sommet.
« Chaque pays hôte espère accueillir un maximum de dirigeants de haut rang, or ce n’est pas garanti en période de crise sanitaire », a-t-il ajouté. Selon lui, la nouvelle date du sommet devrait être annoncée à l’occasion de la réunion, le 9 mars prochain, des ministres arabes des Affaires étrangères.
Hossam Zaki a laissé entendre, par la même occasion, que ce sommet n’aurait pas lieu avant « la fin du mois de carême (ramadan 2022) », prévu cette année en avril.
Pour rappel, les membres du sommet de la Ligue arabe, qui se tient habituellement en mars, se sont réunis pour la dernière fois en mars 2019 à Tunis. En raison de la pandémie de Covid-19, les éditions 2020 et 2021 avaient été annulées.
*Le démenti de Ramtane Lamamra : une confirmation à demi-mot ?
Face à la diffusion à grande échelle de cette information, le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a parlé, quant à lui, « d’une affirmation fallacieuse », estimant que la « date de la tenue de ce rendez-vous n’avait pas été arrêtée ».
« Contrairement aux contre-vérités circulant sous le titre « report du sommet » au moment où la date de sa tenue n’a pas été fixée ni aucune décision prise la concernant, et conformément aux mesures en vigueur dans le cadre du système arabe, le président de la République compte proposer une date alliant la symbolique nationale historique et la dimension arabe, une date qui consacre les valeurs de la lutte commune et de la solidarité arabe », a-t-il précisé, ce samedi en marge d’une réunion avec les ambassadeurs des pays arabes accrédités en Algérie.
C’est cette date, a-t-il ajouté, qui « devrait être adoptée par le conseil des ministres arabes lors de sa session ordinaire prévue en mars prochain, avec l’initiative de l’Algérie et l’appui du secrétariat général de la Ligue arabe ».
Et le chef de la diplomatie algérienne d’ajouter « Elle devra (cette date ndlr) permettre de parachever le processus préparatoire dans la forme et dans le fond, découlant ainsi sur la réalisation des conclusions d’une politique confortant la crédibilité et l’efficacité de l’action arabe commune ».
Pour rappel, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a annoncé, à deux reprises en 2021, la date du 23 mars 2022 pour l’organisation de ce sommet. Voulant faire de ce rendez-vous une occasion pour « souder les rangs arabes », le président algérien avait chargé, durant la semaine dernière, le chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, de multiplier les contacts avec les dirigeants arabes.
Il s’est rendu à cet effet aux Émirats arabe Unis, au Qatar et en Égypte où il a rencontré les hauts responsables de ces pays. Selon Lamamra, « le président Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à poursuivre la concertation et la coordination avec ses frères, dirigeants des pays arabes et les responsables du secrétariat général de la Ligue arabe, et ce, dans le cadre de la poursuite des contacts directs et périodiques avec nombre de ses homologues arabes ainsi que ceux de son envoyé personnel ».
« Les objectifs escomptés de ce processus, entamé par l’Algérie selon une approche participative, consistent essentiellement à parvenir à des formules consensuelles sur les principales questions qui seront soulevées lors du prochain sommet arabe, y compris la fixation d’une date propice pour sa tenue », a-t-il indiqué.