vendredi, 22 novembre 2024 07:41

Sahel : Échec de la force Barkhane, Paris opte pour le recrutement de forces spéciales

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Face à des pertes de plus en plus notoires parmi ses troupes et ce, malgré l’impressionnant déploiement opéré dans le Sahel, Paris a souhaité jeudi associer les forces spéciales de pays européens à l’opération Barkhane au Sahel, soulignant que le partage de ce fardeau sécuritaire de plus en plus pesant obéissait à des intérêts géopolitiques communs. Si le projet se réalise, c’est la mort programmée du G5 Sahel qui reste un géant aux pieds d’argile.

Paris ne veut plus être le seul pays occidental à faire face au terrorisme dans le Sahel. Depuis le début du déploiement de la force Barkhane après l’invasion du Nord Mali en 2012, la France paie et continue de payer un lourd tribut dans cette guerre préventive qu’elle a créé dans l’ouest africain. C’est ainsi que la France a souhaité jeudi associer les forces spéciales de pays européens à l’opération Barkhane au Sahel, soulignant que le partage de ce fardeau sécuritaire de plus en plus pesant obéissait à des intérêts géopolitiques communs.

Confrontée à la multiplication des foyers djihadistes dans la bande sahélo-saharienne, la France – qui mobilise quelque 4.500 hommes pour Barkhane, dont plusieurs centaines de forces spéciales – peine à trouver un relais en la force conjointe du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), opérationnellement balbutiante.

L’idée d”une “fédération” de forces spéciales a été évoquée pour la première fois publiquement par la ministre des Armées, Florence Parly, lors d’un déplacement à Pau (Pyrénées-Atlantiques) auprès des forces spéciales françaises, sur le thème de la lutte contre le terrorisme.

En effet, elle a annoncé avoir soumis ce projet aux partenaires européens de la France, en lien avec les autorités maliennes, et précisé que les retours étaient “encourageants”, selon Reuters.

“Si l’on ne stabilise pas le Mali, le Niger ou le Burkina Faso, l’Europe aura durablement sur sa tête non pas une mais deux épées de Damoclès : celle du terrorisme et des prises d’otages, et celle des migrations illégales, dont beaucoup transitent par ces territoires”, a déclaré Florence Parly lors d’un discours.

“Il faut accompagner les forces armées sahéliennes après les avoir formées, y compris lorsqu’elles vont au combat, et pas seulement dans les états-majors”, a-t-elle poursuivi en référence à la force du G5 Sahel. “Mais si les Européens, qui sont directement concernés, ne le font pas, qui le fera ?”, a lancé la ministre.

“Dès lors, pourquoi ne pas faire appel aux forces spéciales des pays européens ? Elles en sont parfaitement capables dès lors qu’elles le veulent”, a-t-elle estimé. “C’est ce que j’ai proposé à plusieurs de nos partenaires, en lien avec les autorités maliennes. Les retours sont encourageants et j’ai bon espoir que ce projet pourra prospérer”.

L’Estonie ainsi que la République tchèque, le Danemark, la Suède, la Norvège, l’Italie ou encore la Grande-Bretagne collaborent déjà avec Barkhane

Le débat sur l’efficacité et la pérennité de Barkhane, lancée en août 2014 à la suite de l’opération Serval, est récurrent en France.

Les militaires, qui contestent tout “enlisement”, soulignent que l’opération doit s’inscrire dans le temps long mais concèdent contrôler difficilement l’expansion djihadiste.

L’action de la France au Sahel, a fait valoir Florence Parly, “combine d’une part l’action de haute intensité et l’accompagnement au combat des armées sahéliennes et d’autre part un mélange d’action politique et d’action civile”.

“Avons-nous trouvé le pouvoir parfait ? C’est en tout cas un effort d’adaptation permanent.”

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