Sénégal
Atlanticactu/ Conflit casamançaise/ Saliou Ndong
La branche politique du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) a rapidement réagi aux récentes affirmations d’Ousmane Sonko. Dans le cadre de la campagne électorale, le leader du parti Pastef, lors de sa visite en Casamance, a abordé la « question casamançaise », suscitant ainsi une controverse.
Amidou Djiba, le porte-parole du MFDC, a fermement contesté les propos de Sonko. « Il avait promis de régler ce problème discrètement, mais aujourd’hui il se positionne publiquement et soutient une version des faits que nous savons fausse », a affirmé M.
Djiba a notamment contesté l’affirmation selon laquelle l’ancien administrateur colonial Jacques Charpy aurait déclaré que la Casamance faisait partie intégrante du Sénégal, une assertion soulevée par Sonko.
Il a rappelé que le récit de Charpy dans son livre Casamance, pays de refus avait été critiqué à l’époque, en particulier par l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, un leader indépendantiste de la Casamance. Djiba a ajouté : « En se fondant sur de tels écrits, Sonko propage des contre-vérités. »
Concernant la situation actuelle en Casamance, le porte-parole du MFDC a souligné la précarité de la paix : « Nous ne sommes ni en paix ni en guerre. Ceux qui croient qu’un avantage militaire leur permet de dérouler leur politique économique sans dialogue se trompent lourdement. »
Ces déclarations résonnent avec les tensions persistantes dans la région, où un conflit latent oppose les rebelles du MFDC aux forces sénégalaises depuis plusieurs décennies.
Concernant l’interdiction du livre de Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), intitulé « L’idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal », Amidou Djiba a déclaré qu’une telle mesure serait en contradiction avec les valeurs démocratiques défendues par l’État. « Si l’on aspire à un pays de droit, on ne devrait pas interdire la diffusion de cette publication », a-t-il déclaré.
Enfin, Djiba a souligné l’importance d’établir les fondations d’un véritable dialogue de paix, axé sur la vérité et la justice : « Si l’État souhaite vraiment œuvrer pour la paix en Casamance, il devra engager des négociations transparentes et fondées sur des faits avérés. »