Sénégal : Le CPJ exige la libération de quatre journalistes sénégalais inculpés pour diffamation suite à la plainte d’un ministre

Sénégal

Atlanticactu/ Dakar/ Charlotte Diop

Sous mandat de dépôt depuis novembre suite à une plainte pour diffamation de Mame Mbaye Niang le ministre du Tourisme,ye Astou Bâ,  Papa El Hadji Omar Yally, le caméraman Daouda Sow et le manager Maniane Sène Lô, 4 jeunes journalistes du site Allo Sénégal, royalement ignorés par les organisations de la presse sénégalaise, ont obtenu un soutien de taille du Comité pour la protection des journalistes.

Les autorités sénégalaises devraient libérer sans condition quatre journalistes du média en ligne Allô Sénégal, détenus pour diffamation et incitation, et cesser de criminaliser le travail des médias, a déclaré mercredi le Comité pour la protection des journalistes.

Ces arrestations faisaient suite à une plainte déposée par le ministre sénégalais du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Kan Niang, concernant une émission Allô Sénégal du 9 novembre traitant d’allégations selon lesquelles Niang aurait commis un adultère.

Le média a ensuite supprimé le rapport et, dans une vidéo YouTube du 12 novembre, Allô Sénégal a présenté ses excuses à Niang, déclarant que le rapport était inexact.

Un tribunal de Dakar a inculpé quatre des journalistes – la présentatrice de l’information Ndèye Astou Bâ, le chroniqueur Papa El Hadji Omar Yally, le caméraman Daouda Sow et le manager Maniane Sène Lô – de diffamation, injures publiques et usurpation de la qualité de journaliste le 17 novembre. , selon leur avocat, Famara Faty, qui s’est entretenu avec le CPJ.

Ils ont également été inculpés d’incitation au crime de meurtre sans effet – ce qui, selon le droit sénégalais, signifie que la prétendue provocation verbale n’a pas été suivie d’un acte – et d’incitation au crime de meurtre pour des propos tenus lors de l’émission affirmant que la peine infligée pour le crime de Niang Selon la loi islamique, un adultère présumé entraînerait la mort. Me  Faty a déclaré que les dispositions islamiques sur l’adultère ne sont pas appliquées au Sénégal.

Pour rappel, des agents de la Division des enquêtes criminelles (DIC), une branche de la police sénégalaise, ont arrêté le 11 novembre six journalistes d’Allô Sénégal dans les locaux du média dans la région de Thiés, à l’ouest du pays, et les ont transférés au commissariat de la DIC à Dakar, la capitale, selon les nouvelles.