Avec la systématisation des mandats de dépôt les 37 prisons du Sénégal étouffent du fait d’une population carcérale qui ne cesse d’augmenter. Plus grave, sur 15 000 prisonniers, pour une capacité d’accueil initiale de 5000 prisonnier, les 6000 sont en détention préventive. La révélation a été faite par le secrétaire général de l’Ordre des avocats, Me Ibrahima Ndiéguène.
Il a interpelé le ministre de la Justice Me Aïssata Tall Sall sur cette lancinante question de la détention provisoire: «Vous, en 2023, vous avez eu le courage de vous interroger sur la réduction de la durée de la détention provisoire. Puissent vos assises trouver la solution à ce fléau qui constitue le mal le plus profond de notre système répressif et une des causes de la rupture de la confiance du citoyen envers la justice de notre pays». Ibrahima Ndiéguène d’être optimiste: «Ce pari est possible. Les chefs de parquet et les juges d’instruction s’inscrivent tous dans l’application rigoureuse des règles de notre code de procédure pénale. Ils indiquent que c’est la liberté qui est le principe et non la détention».
Pour Ibrahima Ndiéguène, il est possible de réduire la durée de la détention provisoire, «en ne l’ordonnant que quand c’est absolument nécessaire, en abolissant le retour de parquet sans fondement légal, en bannissant les mandats de dépôt systématiques». Il affirme : «Nous devons nous rappeler que dans un Etat de droit, la justice qui est le dernier rempart contre l’arbitraire, ne doit pas accepter que la recherche d’une vérité soit la cause de la violation de la présomption d’innocence et c’est le cas, si pour une population carcérale de près de 15 000 détenus, presque 6 000 sont en détention provisoire».