Huawei n’est pas (encore) officiellement écarté du réseau 5G en France, mais l’épée de Damoclès que constitue l’ANSSI – qui peut bloquer à tout moment des contrats d’infrastructure réseau pour des raisons de sécurité – a déjà eu raison de la patience du premier opérateur Orange. Ce dernier a annoncé il y a quelques semaines que son réseau 5G serait finalement mis en place par les européens Nokia et Ericsson. Free ayant noué une collaboration de longue date avec Nokia, Huawei ne peut plus conclure de contrats 5G qu’avec SFR et Bouygues Telecom. Les réseaux 4G de ces deux opérateurs fonctionnent d’ailleurs avec du matériel Huawei.
Soucieux de protéger sa relation commerciale avec Huawei, Bouygues Telecom monte au créneau afin de condamner les incertitudes liées au poids décisionnels de l’ANSSI : « Il n’est pas normal qu’on crée des distorsions de concurrence entre les opérateurs » a déclaré un Martin Bouygues passablement remonté. L’opérateur envisagerait même de porter l’affaire devant la justice afin de contrer certains amendements de la loi « Huawei », votée il y a peu à l’assemblée. Dans le pire des cas (si l’opérateur ne peut pas travailler avec Huawei pour ses installations 5G), Bouygues Telecom n’écarte pas la possibilité d’une demande de compensation financière auprès de l’Etat français.