Si les acteurs politiques notamment ceux de Benno Bokk Yakar et de Yewwi Askanwi continuent de se regarder en chiens de faïence au point que de nombreux sénégalais craignent une nouvelle escalade de violences après les émeutes de mars 2021, le patronat quant à lui ne compte se limiter à un rôle de spectateur. Le président de la Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal, tiré sur la sonnette d’alarme et ouvre des voies de sortie de crise.
Prenant prétexte l’affaire opposant Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr et le débat sur le 3e mandat illégitime du président Macky Sall, Adama Lam le patron de la Cnes est d’avis que « ces deux contraintes font que le pays est dans une expectative ». Ainsi, il a plaidé pour « l’amnistie générale » afin d’éviter le chaos.
A l’émission Jury du dimanche sur Iradio, dont il était l’invité ce 29 janvier, il a, d’emblée, analysé l’atmosphère politique qui, selon lui, procure « une inquiétude réelle ». Et malheureusement, cette crise engendre « des conséquences économiques », a-t-il regretté.
« Celui qui détient les cartes, c’est le président de la République (Macky Sall) », a rappelé M. Lam. Et le chef de l’Etat dispose de deux leviers : « la grâce et l’amnistie ». Donc, « pourquoi pas l’amnistie générale», a-t-il plaidé.
Avant d’expliquer : « Il y a deux jours, a-t-il expliqué, j’ai participé moi-même au niveau de la Cnes et une partie du secteur privé, au lancement du Pap 3, qui est une initiative de réformes des orientations gouvernementales en termes de politiques économiques suite aux événements que nous avons vécus. C’est dire que le climat social dont vous parlez, les conséquences sur l’entreprise, elles sont déjà là ».
Malheureusement, a-t-il déploré : « Nous constatons que quand nous relançons nos membres, pour la plupart pour attirer l’attention sur la nécessité d’augmenter les capacités d’investissements et des initiatives, la réponse est toujours la même ‘’oui, on préfère attendre un peu. On ne sait pas de quoi demain sera fait’’ ».
Pour le président du Cnes, cette situation politique risque de plonger le pays dans «une crise latente très profonde ». Donc, il faut « crever l’abcès pour que l’économie et l’entreprise ne soient pas sacrifiées à l’autel des ambitions politiques », a-t-il lancé.
Et Adama LAM de conclure,’« il y a quelque chose à faire aux plans juridique et politique ». Et, c’est « l’amnistie générale », selon lui.