vendredi, 22 novembre 2024 19:54

Burkina Faso : Contre la présence militaire française, les populations battent le macadam

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@Atlanticactu.com Le sentiment anti français au sein de l’espace francophone de l’Afrique de l’Ouest ne cesse de prendre de l’ampleur. Non contents d’avoir mis le feu à plusieurs édifices de l’ancienne puissance colonisatrice lors du dernier coup d’état militaire, les Burkinabé ont organisé des manifestations monstres pour exiger le retrait de la soldatesque française censée apporter un soutien au Burkina Faso dont plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi à Ouagadougou contre la présence de la France au Burkina Faso, en proie à la violence jihadiste et théatre de deux coups d’Etat en huit mois, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants qui se sont rendus en divers endroits de la capitale burkinabè, dont l’ambassade de France, portaient des pancartes et scandaient des slogans tels que « France dégage », « France on en a marre ».
Les manifestants ont été autorisés à remettre à l’ambassade une lettre demandant le départ de la France du territoire burkinabè « dans un délai de 72H ». Ils sont également allés à la base de Kamboinsin, où sont stationnés quelque 400 soldats français.
« Nous sommes remontés contre la France impérialiste, oligarchique, sauvage, barbare » qui « nous méprise », a déclaré l’un d’eux, Alouna Traoré.
Plusieurs brandissaient également des drapeaux de la Russie, pays avec lequel ils ont dit vouloir que leurs nouveaux dirigeants intensifient les relations.
Les attaques régulières de groupes armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes depuis 2015.
Dans plusieurs pays d’Afrique francophone, Moscou jouit d’un soutien populaire grandissant quand la France, ex-puissance coloniale, y est de plus en plus vilipendée, en particulier au Mali, pays voisin du Burkina également dirigé par des militaires putschistes depuis 2020.
« Le peuple veut aller avec la Russie », a dit un manifestant, Richard Bagoro, ajoutant cependant: « on ne veut pas la bagarre avec la France, on n’est pas contre le peuple français ».
Des intérêts de la France au Burkina, dont l’ambassade et deux Instituts français, avaient été pris à partie par des manifestants à l’occasion du dernier coup d’Etat qui a porté au pouvoir un jeune capitaine de 34 ans, Ibrahim Traoré, investi depuis président de la transition jusqu’à un retour au pouvoir de civils prévu en juillet 2024.
Il a dit vouloir faire de la lutte anti-jihadiste sa priorité, tout comme l’avait fait celui qu’il a renversé, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui avait pris le pouvoir par la force le 24 janvier.
Le désormais ex président de la transition avait alors renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina.

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